Oui je sais, je suis un sale gosse. Je sais, je suis fou, je ferais n’importe quoi par amour, et je ferais tout par amitié. Mais laissez-moi rêver, laissez-moi imaginer que cette fois ça va marcher. Partir, encore une fois. J’suis tombé amoureux du Sud y a bien longtemps, avec ses chocolatines et ses montagnes, ses rivières glacées et ses hippies. Aujourd’hui, c’est un nouveau Sud qui m’appelle, plus chaud, plus mouillé, plus maritime et ensoleillé. Ce n’est pas ici que je suis né, ni que j’ai grandi, mais c’est ici que j’ai aimé, que j’ai appris, comme partout. C’est ici que je commence une nouvelle adolescence, malgré les années. Un enfant, un grand enfant, complexe de Peter Pan. Partir, recommencer. Tenter, encore. Essayer, une nouvelle fois, mais sans espérer. Sans espérer ni faire confiance, parce que cette voie est vouée à l’échec. C’est l’amour qui me guide au quotidien, dans chacun de mes gestes, chacun de mes souffles en est empli. Mais ces temps-ci, j’ai du mal à aimer, mes amis le ressentent. Alors, je vais forcer le destin et suivre mes amours du moment : des copains, de belles personnes craquantes comme des cookies, des gens que j’aime fort et qui mine de rien me le rendent bien. J’ai d’ailleurs l’impression de ne pas leur donner assez du tout, mais peu importe, ils n’imaginent pas tout ce que je retiens tout ce que je cache au fond de moi. Quand je dis “mes amours du moment”, ce n’est pas forcément parce que j’en suis amoureux, d’ailleurs. C’est vrai pour certains d’entre eux, évidemment, petit coeur d’artichaut. Mais ce sont surtout des gens que j’aime, peu importe comment. Alors, du fond de mon petit coeur terne et sec, je les embrasse sans qu’ils le sachent, car ils ont embrasé mon être d’une lueur nouvelle. J’ai pas confiance en moi, mais je sais que j’peux avancer, malgré tout. Petit roseau peut subir les assauts du vent, de la pluie, de la neige, de la grêle et du soleil, il peut courber l’échine sous le poids du temps, mais toujours il finira par redresser la tête, droit et fier comme une tour de cathédrale, face au monde qui existe encore. Parfois, il suffit d’un coup de pouce, une pichenette sur le monticule de neige ou un bécot sur l’oiseau trop gros posé sur la tige pour le faire fuir, et subitement tout redémarre, la machine se met en branle et redonne le sourire à tout ce qui l’entoure. Je ne sais pas trop quel est le but de cet article, peut-être aucun au fond. J’ai juste envie d’écrire, de mettre un peu de gaieté dans mes écrits, bien sombres ces temps-ci. Il est possible que j’aille un peu mieux. En fait, je crois que je vais tout bonnement décider d’oublier purement et simplement ce qui fait mal. Alors venez, le Panda est de retour, on va s’amuser. Tu sais, j’ai peur, encore et toujours. Peur de ne pas plaire, ou de plaire. D’être aimé, ou pas. D’avoir mal, ou d’être bien. De rêver, de vivre. De chanter, de me taire. De trop parler, ou pas assez. De me poser, me balader. De tomber amoureux, ou ami. Mais tant pis, faut bien avancer, et si j’ai perdu beaucoup de choses et de gens, tant pis, je suis un grand garçon maintenant, je peux faire face, je peux affronter la vie. Et j’vais lui ratatiner la gueule, à c’t’ordure. Je vis une relation amoureuse conflictuelle avec la vie. J’suis amoureux d’elle, tellement, et elle aussi manifestement puisqu’elle me maintient envers et contre tout. Mais elle me fait mal, tellement mal. Alors je fais mal à la mienne, car je ne peux viser la vie elle-même. Elle me fait tellement mal que je la déteste, je la hais tant je l’aime. Aujourd’hui, je veux offrir à mes amis un refuge, un endroit sûr où se cacher quand ça va pas, ou quand ça va d’ailleurs. Un p’tit coin d’paradis, même si j’ai pas un radis, ça s’fait, ça s’tente moi j’dis. Alors je vais tenter le diable, ça tombe bien lui et moi on est copains depuis le collège, j’vais prendre mon chat mon sac à dos ma bite et mon couteau, et débarquer à Toulon ou dans le coin, pour y établir un campement dans un appartement. Je trouverai bien un pauvre hère, une future victime à emprisonner avec moi, pour pouvoir rigoler à deux, ou plus nombreux. Ma maison, ce sera votre maison à tous, autant de clefs que possible pour que tout le monde puisse y venir n’importe quand, et tant pis pour la vie privée toute façon j’en ai jamais eu. Et puis on se cotisera pour faire des pâtes pour tout le monde ce sera sympa. Moi j’aime les pâtes. Mais pas autant que le jus de pomme, le PURR JUS DE POMME, oui au départ le deuxième R était une faute de frappe et puis finalement je me suis dit que ça passait bien, un jus de pomme qui ronronne, comme un jus de pomme à chat. Enfin bref, le plus facile c’est finalement d’écrire sans y penser, de raconter une histoire qui n’existe pas, ou peut-être que si, de partir loin dans des délires stériles ou fertiles, d’écrire toujours plus fort, sans se soucier de la ponctuation qui ne fait que me ralentir. Mais j’aime la ponctuation, je l’aime d’amour. Si quelqu’un lit encore ces lignes, sa détermination risque de vaciller, car mes paroles insensées ne vont plus tarder à arriver. Un discours désaccordé, qui tricote dans la pelote de mes pensées, récit décousu de mes hérésies fantasques. Le calme m’envahit rarement, pourtant il m’arrive de rester concentré plus de trente secondes sur un sujet. Généralement, j’en suis amoureux. Mes facultés ont grandement diminué ces derniers temps, et je ne parviens pas tellement à m’en soucier, bien que ça complique énormément la communication. Je crois que je me fiche un peu de tourner court, piteux pirate au long cours, c’est comme si je devenais nihiliste et que je m’en moquais. Alors viens, cours avec moi, avant que le temps ne se gâte, et continuons sous la pluie car peu importe l’eau, je l’aime et je me complais dans ses méandres. Les rivières sont un plaisir, qu’on en voie le fond ou pas. Dans le premier cas, on peut voir des galets ou des sols toujours spéciaux, magiques, incroyables, surréalistes et en mouvement. Dans le second, on peut s’imaginer quelque monstre ou serpent tapi dans l’ombre, attendant patiemment qu’un membre vivant passe à sa portée. La mer, c’est magique, tu ne sais jamais jusqu’où tu peux aller en nageant, pourtant tu dois toujours garder à l’esprit qu’il faudra tenir le retour aussi, mais ça ne suffit jamais à t’arrêter puisque de toute façon la vie a décidé de te garder serré contre elle. Tu peux jouer avec les vagues, les chevaucher ou les traverser, rouler en elles ou les éviter. Et puis le sable. Ah, le sable. Il s’insinue partout, fin ou grossier, gris ou blanc, vert, tendre ou rosé. Marcher sur le sable brûlant, soleil cramant la peau par devant, chat à l’épaule et copains sous le bras. Mais la forêt c’est sympa aussi, y a des arbres. J’aime bien les arbres, on peut dormir dedans. D’ailleurs, faudra que j’essaie pour la nuit, comme le copain. Avec peluches et trucs à bouffer, comme dans le temps, dans ce fameux prunier, armes et bagages. Et puis en forêt, y a aussi des champignons, et ça c’est fun parce que tu peux fouiller partout pour en trouver, c’est drôle. Moi, j’aime l’eau. Allez viens, on va se rouler dans les pruneaux et manger des camisoles. L’amour en cage c’est joli à regarder, mais c’est pas super bon. Tant pis, j’irai boire du jus de pomme avec mon amoureux, même si j’ai pas le droit. Ce soir, j'ai encore envie d'écrire. Tu sais, cette envie irrépressible, ce truc qui gonfle dans ta poitrine, ce désir lancinant pire que l'envie de baiser. Tu sais, quand tu sens au fond de tes entrailles que t'a besoin de sortir un truc, même si tu sais pas quoi, tu sais juste qu'c'est pas un gros caca. Aussi nul que ce soit. Je crois que j'ai pas mal changé récemment, et même en trois ans. J'me suis littéralement métamorphosé. Oui j'écris encore sur moi, parce qu'au moins c'est un sujet que je maîtrise mieux que les autres. Mine de rien, j'commence doucement à me connaître. Y a trois ans, petit Panda débarquait sur Lyon, tombait amoureux à répétition, se prenait les pieds dans le tapis. Bon, petit Leo débarque à Toulon, tombe amoureux à répétition, se prend les pieds dans le tapis. Mais j'avais peur d'assumer tellement de choses, qui aujourd'hui me semblent juste évidentes. Là y a mon chaton qui me bave dessus et qui me rappelle ma bébé chat Löwin, celle que toute personne m'ayant rencontré il y a moins d'un an et demi a peu de chances de connaître, et je pourrais bader mais en fait ça me fait plaisir c'est comme s'il y avait un petit bout de ma Chacha dans mon chaton. Je commence à me dégoûter de la viande, genre réellement, j'me suis fait un steak tout à l'heure et j'ai dû y aller en deux fois pour pouvoir le finir au milieu de ma bolognaise de génie, et ça va au-delà de la bouffe qui a tendance à me filer la gerbe ces jours-ci. J'aimerais que mes cheveux redeviennent longs et blonds en deux jours, ça marche pas, j'aimerais que ma barbe repousse plus vite quand j'me rase, ça marche pas, j'aimerais me trouver beau, bon ça marche pas trop non plus. Les miroirs, j'les fuis toujours autant, et j'envoie des photos de moi à des gens pour tenter de masquer que j'assume ni ma gueule ni mon corps. Et des fois ça arrive que la photo me plaise, puis j'me rappelle que c'est moi dessus et là beeeeerk. Comment on fait pour grandir ? Nan histoire d’être sûr que ça risque pas de m’arriver. Pourquoi des fois les gens me trouvent pédant ? J’veux dire, il suffit que j’emploie des mots un tout petit peu moins courants que “bordel de fu” pour qu’on me catégorise, merde. Etant gosse, j’voulais être un héros, voler au secours des tristes sires en difficulté, rendre tout le monde heureux. Sauf que ça non plus, ça marche pas. Alors je fais comme je peux, des fois j’me contente de rêver que j’aide quelqu’un parce que j’ose pas lui proposer mon aide pour de vrai. Je ne veux plus dépendre des autres, je ne veux plus que mon bonheur soit défini par les gens qui m’entourent. Parce que c’est épuisant. C’est éreintant, d’avoir mal. J’me serais bien vexé, l’autre jour, quand ma grand-mère ne m’a pas dit bonjour à l’enterrement, mais j’ai eu la flemme, puis bon j’vais pas lui niquer sa mère pour ça, je m’en fous un peu et elle est déjà morte. Tu penses que je devrais m’auto-hypnotiser, pour dormir un peu ? En fait plus j’me prends des coups dans la gueule, plus je grandis dans mon enfance. Genre le mec qui m’a mis des coups de poing dans la face parce que je voulais pas le laisser se suicider, il m’a donné le courage de rester tout droit planté devant le déchet qui me sert de frère, quand j’lui ai dit qu’il avait pas à me balancer la violence extrême qu’il avait réussi à me sortir. J’ai changé. Petit Panda ne deviendra pas grand, mais je veux avancer, même si les cicatrices sont nombreuses dans mon coeur. Qui sait, peut-être qu’habiter à Toulon m’embellira, à mes yeux ?
20 août 2017.
(Spoiler : j'ai toujours pas d'appart et j'ai à peine remis les pieds à Toulon, désolé les potes.)
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