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PUNK STUPID PUNK, punkage n°12 : la Bretagne, ça vous gagne, encore et encore

leoapwal69

Là du coup ça va être un punkage méga long. Enfin le récit j’en sais rien, j’sais pas encore c’que j’vais raconter, déjà parce que j’ai pas l’habitude que dans mes punkages les gens soient identifiables, donc j’sais pas c’que j’ai l’droit d’dire ou non, genre l’anonymat des punks quand je cite le nom du groupe et que dedans y a que deux personnes, bon. Aussi parce que du coup j’rencontre plein de gens en c’moment, dont plein de zikos, et j’sais pas p’t-êt’ à force j’vais avoir l’air de m’faire mousser (auprès de trois personnes à tout casser, ça va), en mode eh regarde j’deviens pote avec les groupes de punk qui montent, même si bon moi c’qui m’éclate dans le fait d’les rencontrer voire de devenir pote avec, bah c’est l’énergie et les conversations et les compréhensions et bref la même chose qu’avec n’importe quel-les punks, au final pas si loin de mon quotidien d’avant, mais en mieux parce que la musique en plus et la dépression en moins. Va falloir que j’demande aux potes avant de publier. Cela dit, faudrait p’t-êt’ d’abord que j’leur explique c’est quoi les punkages, et que j’parle des powerpunks. Bah tiens j’vais faire ça tout de suite : les powerpunks, c’est comme du powermetal mais en pas pareil, enfin c’est comme des powerpoints, mais sur des punks (des groupes, jusqu’ici, mais on est pas à l’abri d’un powerpunk sur mon tatoueur ou mon prof de zik ou j’sais pas). Et ça a commencé à cause des punks qu’ont décidé de faire une soirée powerpoints l’an dernier, moi j’ai paniqué j’ai fait le mien sur Joey Glüten, et comme c’était très drôle bah l’autre jour j’me suis dit tiens et si j’en faisais aussi sur d’autres groupes de punk que j’vois en concert. Mais par contre, le punkage en lui-même, bah il a duré presque trois semaines t’sais, alors y a d’la matière.

Tout commence jeudi soir. On est le 18, et demain j’ai un train à six heures trente. Faut donc dormir à Lyon. J’arrive à la PK et déjà le bordel commence, j’te parle pas des travaux nan mais du punk qui s’étale à moitié à poil sur le carrelage en beuglant qu’y fait chô. Moi, donc. Va savoir pourquoi, je finis souvent par terre, et par finir, j’entends bah euh à tout moment, j’attends rarement la fin. Et pis ça part en racontage de je sais plus quoi, j’te jure c’est méga intéressant d’voir un p’tit punk foutrement pédé. Allez on passe direct au vendredi matin parce que sinon j’vais encore dégouliner. Trop peu d’heures de sommeil, beaucoup trop peu. J’me rends vaillamment à la gare, aiguillonné par la perspective de jouer du piano parce que bon à six heures du mat’ y a pas grand monde à la gare donc j’peux musiquer sans crainte. Sauf que, trahison disgrâce (sgrâce) l’esprit du mal est marqué sur la face de cet édifice, le piano fut subrepticement déplacé ! Ça fait sûrement des mois, c’est pas comme si j’venais souvent, et pas comme si je faisais attention à mon environnement quand j’suis en ville. Trop occupé à survivre à toutes les informations qui se forcent un passage dans mon crâne. Et là en vrai si je connectais deux neurones j’irais chercher le massif instrument vers l’autre sortie, ça pourrait presque sembler logique. Sauf qu’à ce stade de pas encore vraiment parti vu que j’suis sur Lyon, le moindre imprévu me coupe les pattes, et je peux pas retomber dessus tant que j’ai pas coupé les fils du quotidien pour les troquer contre le delbor et la route. Pas de pianotage, donc.

Je finis ma nuit dans le train, pis j’arrive à Rennes avec pas loin de deux heures de retard. Ce qui m’arrange, puisque la personne qui vient me récupérer n’arrivera pas avant encore bien deux heures. Je trouve le moyen de me nourrir, malgré une porte automatique qui refuse de s’ouvrir (à sa décharge, c’était la sortie, pas l’entrée), et me vautre en plein devant la gare pour bouffer, comme tout bon punkach’ qui se respecte. Pis je lis du Virginie Despentes, c’qui me met toujours un peu mal à l’aise parce qu’elle parle de choses que je connais trop et avec des mots si crus et elle vise si juste, dans une autre vie j’aurais pu écrire comme ça. Bref, le livre est très cool, et j’essaie de rester concentré même si des gosses me fixent. Et pis paf, bagnole, maison, chats et chien, conversations que j’te raconterai encore pas. Et j’vais rush un peu, parce que là on est même pas au premier concert du punkage. Promenade dans Rennes avec soirée dans les bars, j’enchaîne les sirops de pêche (au moins deux), on mate un peu des punks au cas où, et aussi on tombe sur un sticker Excellento collé à l’envers sur un poteau en terrasse. Fun, j’les vois demain.



Première partie : RB & Excellento


Samedi commence sur les chapeaux de roues (pas du tout, c’est grasse mat’ généralisée), j’me souviens plus de la journée parce que subitement je prends un covoit’ pour un coin perdu à une demi-heure du trou paumé où j’dois aller. C’est parti pour le stop, en espérant que j’prends la bonne direction. Et en vrai ça va super vite, en deux voitures c’est bon, et j’ai à peine attendu quelques poignées de minutes pour chaque (sans compter la traversée marchée des bleds où on m’a posé). La deuxième bagnole me dépose carrément en face du bar où j’vais, c’était pas son chemin mais écoute elle a fait un détour de quelques minutes pour un trajet qui m’aurait pris une heure sur mes p’tites pattes.

Pile à ce moment, message de punk pour me demander où j’en suis. Ça tombe bien copain, j’arrive. Bon forcément il me repère avant moi, faut dire je suis repérable, stoplaît même dans un festival punk on me repère. Salut de punk (ça pourrait être un coup de boule, c’est un câlin, du pareil au même finalement, tiens je t’ai déjà parlé du plus long crush de ma vie ? douze ans d’affilée, et tout a commencé par un genre de coup de boule en maternelle, nan mais j’te jure), puis rejointage (chut) du reste de Resto Basket, pendant les balances d’Excellento. Oui bon j’avoue j’ai salué au moins deux types en croyant que c’était copain de l’Arsenal alors que juste vaguement la même coiffure, écoute prosopagnosie vie. Pis bon là papotage avec des punks de partout, les choses se passent bien genre vraiment bien, j’me sens presque à ma place, alors que punk s’absente quelques minutes, genre juste j’existe moi et ça s’passe bien. Fais gaffe, le lendemain j’vais réaliser que ouais j’ai le droit d’aller aux concerts punks vu que chuis un punk et que j’ai des potes sur scène, et même que j’ai le droit d’exister, et encore d’autres trucs. Donc. J’vais tenter de préserver l’anonymat pour la suite, mais bon on va pas se mentir y aura sûrement des recoupements faciles même si c’est pas le but.

Je signale à mon interlocuteur que je suis pas très doué pour les interactions sociales, ça tombe bien il était pas là, pour cause d’angoisse à l’idée d’avoir peut-être ingéré un truc auquel il est allergique. Bon. Moi l’angoisse c’est mon rayon tu m’connais, du coup j’discute un peu avec, et j’crois j’le rassure. J’me souviens surtout du moment où il s’excuse auprès de son pote d’être parano, et moi j’explique que déjà la parano ça sort pas de nulle part, c’est une réaction disproportionnée ou décalée, une réaction pas adaptée certes mais une réaction à un vrai truc, c’est fondé la parano. Là en l’occurrence, le gars a fini à l’hosto ou un truc comme ça, bref, grave, y a pas longtemps, à cause de son allergie, donc bah, logique de flipper en fait, même si là tout de suite il a bien demandé au staff si y avait le moindre risque et puis t’façon ça fait les vingt-cinq minutes qu’il faut pour l’allergie, bref tout ça. Mais que du coup, déjà c’est logique de paranoïer, et aussi il a le droit, et que maintenant l’important c’est de réussir à redescendre parce que le danger est écarté, et que même il a le droit aussi de mettre du temps à redescendre. Bah ça lui a fait du bien. Salut moi c’est Bones et j’autorise les gens à paniquer (en même temps c’était vraiment pas l’moment de niquer).

On arrive presque à l’heure du concert, ça y est. Enfin c’est probablement l’heure sauf que le début est retardé on attend encore du monde j’ai pas tout compris. Un membre d’un des groupes vibe tranquillement sur la musique pré concert, lorsque subitement «merde mais faut que j’me maquille». Comme quoi, les punks, qu’iels soient de Rennes, de Grenoble ou d’Ariège, ça se ressemble. Ah pis quelqu’un du staff me dit que j’peux mettre mon sac dans l’épicerie, qui sert actuellement de loge, et j’ai oublié de dire mais le bar c’est l’Éprouvette. Et donc le concert commence, j’crois. On s’est fait chasser de l’extérieur par la pluie, d’ailleurs pendant tout le séjour je vais entendre toustes les breton-nes se plaindre de la pluie, c’est cocasse tout de même. (J’ai grandi dans cette région je rappelle.) Donc concert en salle, parce que les gens de l’orga sont organisé-es et que la pluie ça chamboule les plans mais ça n’annule pas (wink wink pour un peu plus tard, genre dans une semaine). Excellento ouvre le bal avec des chansons trop cool, mais attends je t’ai pas raconté aussi, t’sais les gars de Resto Basket, du coup j’leur ai filé des pyro’ bien sûr, mais aussi y avait un dépliant qui parlait d’Espéranto sur le comptoir et du coup y en a un qu’a fait la vanne d’appeler Excellento «Espéranto», un deuxième qu’a transmis la blague au reste de l’équipe, et après ils ont passé la soirée à les appeler Espéranto, même sur scène, ce fut fort amusant.

J’suis solo dans le public pendant une bonne partie du set, et c’est pas grave. Y a un gamin de deux-trois ans qui rebondit au premier rang, formé de lui tout seul, et moi chuis juste derrière, et va savoir pourquoi mais à un moment y a sa mère qui me le confie pendant qu’elle va chercher le père, sérieux je te semble fiable pour surveiller un gosse dans un concert ? Bon bref tout se passe bien, mais du coup pendant toute la soirée j’me retrouve à moitié à surveiller le gosse, ses parents sont des fois là des fois pas, en tout cas j’ai la sensation que les inconnu-es autour de moi s’attendent à ce que je sois une des personnes de référence du gamin, ma vie n’a aucun sens. Après j’dis pas hein, ça s’est bien passé, mais c’est si étrange. Et par contre, autant le gosse me pose aucun problème, fin il rebondit vachement et fait pas gaffe aux gens qui l’entourent mais osef ça fait partie du folklore, autant son père est archi relou. Il prend toute la place, en vrai il fait un peu comme son gamin sauf que lui il fait une taille d’humain adulte avec une corpulence d’humain adulte, donc c’est relou, et en plus il reverse sa bière partout sur le tapis et tout. Bref, chiant. Mais j’crois c’est le seul incident pour l’instant. La daronne elle coupe du sauciflard sur une planche posée par terre et elle laisse ça pour le gosse, couteau inclus, j’t’avoue j’suis pas serein y risque de se suriner pour du sauc’. Y a Arthur Naudin qui descend de scène plusieurs fois pour danser dans le public, c’est impressionnant encore.

Fin du premier concert, je patauge dans ma cervelle, et sur le tapis j’tombe sur un chouette bouton. Mon premier réflexe serait de le ramasser pour le garder, comme je fais avec tous les p’tits bouts d’trucs que j’trouve et que j’finis par assembler ensemble et regarder l’résultat tranquille dans ma chambre, sauf qu’il était pas là au début du concert, donc logiquement quelqu’un du concert l’a perdu pendant le set, donc j’le ramasse et j’le pose sur le bord de la scène près de l’ampli central. Un chiot excité vient rebondir dans l’coin, je m’inquiète pour le sauciflard et son couteau, mais il a le temps de lamper le jus de fruits du gosse. Écoute, pas si pire. En même temps, qu’est-ce que ça fout par terre tout ça. C’est pas l’tout mais faut qu’je parte me taper une pls dans les loges si j’veux survivre à la deuxième partie. J’me roule en boule sous la table, pendant que les RB font leurs échauffements vocaux, fun à entendre, jolie chorale, bon moment. Pis c’est parti pour la deuxième partie.

Eh ça va faire trois mille pages j’pense. Mais bref. Donc Resto Basket. Beh écoute c’est très la bonne musique. Mais j’suis là pour te raconter ce qui n’est pas la musique (viens aux concerts). Alors j’vais te parler du moment où j’dis à punk que ouais le set d’Excellento s’est bien passé mais que y avait ce gars relou mais ça va, ou encore de celui où j’explique que c’est ma première fois en solo et même si c’est pas vraiment du solo vu que j’viens voir des potes bah j’vais quand même me retrouver seul dans le public la majeure partie du temps mais que bon c’est rassurant de savoir que y a les copains sur scène parce que comme ça s’il m’arrive un truc bah ça va. Mais tout ça, c’était avant le début du concert. Comme le papotage à propos des autres punks et de wah j’suis partout mais j’suis pas l’seul. Là on est à la deuxième partie. Le papa relou continue son manège, mais ça va il est pas là tout le temps, et le gosse sautille et j’sais pas il se tape un pogo tout seul en fait, c’est fun. Sauf quand son père est là vu qu’il le porte tout le temps (ça se voit qu’il me gonfle le type ?). Mais là y a quand même un type bourré qui décide de venir taper son meilleur pogo sur… moi. Pas avec, pas à côté, pas en débordant, nan nan, sur moi. Le gars se fait son pogo tout seul, sur ma gueule. J’le repousse plusieurs fois, et pas en mode pogo, pas en eh on s’tape ensemble, juste en le tenant éloigné à la longueur de mon bras. Franchement, même bourré t’es supposé piger le message. Surtout que jui dis de me lâcher. Mais il faut que le chanteur se penche et le repousse lui-même pour que le gars arrête. Et puis y a ce type chelou qui décide de me tripoter les cheveux, alors que chuis à fond dans la musique et qu’il est derrière moi et que j’avais aucun moyen de le voir venir. Heureusement que chuis en concert et donc préparé aux contacts impromptus et non désirés, parce que sinon j’me serais écroulé en boule j’pense. J’me retourne et jui balance «tu me touches pas», le type me regarde en mode ça va j’ai rien fait j’te touche si j’veux, mon air vénèr’ lui fait pas peur tu vois, sauf que moi chuis terrifié parce que j’sais pas je sens le type pas net. Et encore une fois, faut que le chanteur intervienne pour que le gars fasse profil bas (t’inquiète il a pas à descendre de scène ni à interrompre la chanson, il fixe juste le gars en lui faisant non de la tête et du doigt). Merci copain. Fort.

Là on dirait qu’il se passe trop de choses horribles en concert, mais en vrai pas du tout, le seul truc qui m’a vraiment dérangé c’est ce type creepy. Le reste, c’est du détail, c’est juste au niveau de la moyenne des interactions avec les inconnu-es quand je sors de chez moi hein, en moins impactant parce que là ça reste des punks (ou assimilé-es). Des punks chiants, mais des punks. Mais creepyman là, eurk. Sauf que du coup, ici j’te dis probablement la totalité de c’qu’a été relou, ce qui fait au final pas grand-chose. Si j’faisais pareil pour une sortie lambda à Lyon, tu verrais la différence. Et surtout, là y s’passe plein de trucs cool. Dont la bouffe du bar, vraiment c’est trop bon, et tu vois d’habitude manger à l’extérieur (fin genre, pas chez moi, ni même chez des potes) c’est tellement compliqué que du coup je dois me rabattre sur ce que je connais, ce qui en général finit en conneries au chocolat ou en viande. Eh bah là, je tente un genre de pizza (j’ai oublié l’intitulé précis) végé, même si y a des aubergines, et figure-toi que pour ma deuxième part, j’opte même pas pour la version carnée tellement c’était bien fait le bordel. Pis tout le monde est sympa quoi, même les deux-trois individus relou (à l’exception de creepyman).

Là ça y est, je suis mort, le concert est fini je tiens plus debout, donc c’est parti pour la deuxième session pls dans les loges. J’suis bien là sous la table. Subitement, quelqu’un arrive, manifestement à la recherche de quelque chose, et pas encore au fait de ma présence sur le carrelage. Y marmonne «mais où est-ce que j’ai pu le perdre» plusieurs fois, alors j’émerge vaguement pour demander il a perdu quoi. Réponse : son bouton de chemise. «Il était sur le tapis devant la scène, je l’ai posé sur le bord de la scène à côté de l’ampli du milieu. Si jamais tu le trouves pas reviens me chercher j’irai voir.» Du coup il revient, avec son bouton, et besoin d’explications. Alors on part à discuter, et j’sais pas moi j’ai un talent pour retrouver les petits trucs pas très importants mais que jamais on pourrait retrouver. Sauf que d’habitude c’est des trucs à moi ou à mon entourage, et j’suis au courant de la disparition. Là, c’était quand même fort cocasse. Il est très content d’avoir retrouvé son bouton, il dit il va raconter ça à tout le monde. Bah j’suis ravi d’être utile écoute. (Eh premier degré hein.)

Session stand de merch’. Le problème, c’est qu’après avoir discuté avec environ quatre-vingt pour cent des membres des groupes de ce soir, j’ai un peu l’impression d’être pote avec tout le monde, donc j’ai un sursaut de syndrome de l’imposteur, qui me crie que eh je suis pas pote avec les gens j’suis juste un random du public qui s’accroche davantage que la moyenne, j’suis juste relou en fait, et eux trop polis et sympa pour me jeter. Bon. Syndrome de l’impunksteur, j’ai écrit une chanson là-dessus. Sauf qu’elle parle pas de ça, elle parle pas de me croire pote avec les gens que j’vois en concert, elle parle juste de croire que j’suis pas un vrai punk. Va falloir une nouvelle chanson. Bref. En vrai, c’est pas vrai. J’suis pas un parasite, pas juste un random qui s’accroche. Genre, à la base j’suis un random, et j’suis p’t-êt’ relou j’avoue, sauf que quand on commence à discuter bah y a de quoi discuter en fait, j’ai plein de choses à dire, à rebondir, j’ai du répondant, et des points communs avec mes interlocuteurices. Ouais j’suis capable d’être pote avec à peu près n’importe qui, j’suis pas doué pour engager la conversation mais une fois qu’elle est engagée j’suis intéressant en fait, j’suis pas doué pour rencontrer des gens sans qu’on me les présente mais une fois qu’on interagit j’suis grave potable (du verbe poter). Prends des notes, demain matin j’aurai une réalisation dévastatrice (positivement).

Stand, donc. Pendant que l’accordéoniste accordéonne superbement, je zieute les CD, et eh comment tu veux que j’résiste, y en a même deux des Patates Carnivores, le précédent groupe d’Arthur Naudin, celui avec lequel il a chanté la chanson Symétrie axiale, chanson reprise par Joey Glüten dans la session lavomatique. Comment ça j’ai poncé les vidéos et j’hyperfixe sur Mégadef depuis deux ans, j’vois pas de quoi tu parles. Ah ouais attends, précision : j’hyperfixe sur plein de choses dans la vie, dont le punk ou les témoins de jéhovah, ou mes potes, genre j’ai chanté presque en boucle pendant des semaines la chanson d’un pote au point de mieux la connaître que lui. C’est dans ce sens-là que j’dis que j’suis pas un «fan», genre j’suis fan de plein de trucs s’tu veux mais j’suis pas une groupie, juste un gosse enthousiaste.

Après j’critique pas les groupies, je m’en fous juste, cool qu’iels existent mais j’ai pas envie d’en être. Déjà parce que j’reconnais pas de stars, j’ai pas d’idoles, j’ai d’l’admiration pour des gens ouais mais pas de glorification, si t’es une star pour moi c’est probablement qu’j’ai un crush et qu’c’est ma façon de te dire que t’es un astre dans ma vie. (Après j’dis pas, j’ai des crush amicaux aussi, mais j’suis pas très doué pour faire la différence, et ça a pas vraiment d’importance.) Pis genre, si j’suis hypé quand j’vois dans l’public un membre d’un groupe, c’est parce que j’ai pas l’habitude de reconnaître des visages, ou alors faut que j’aie eu le temps de pas mal les fixer, comme par exemple en hyperfixant sur des vidéos ou en fréquentant quelqu’un pendant des années. Et c’est aussi parce que ça me fait marrer de croiser quelqu’un que j’ai vu sur internet (mutu twi ou contact de contact fb, c’est pareil que gens de vidéos yt ou membres de groupes), ou de tomber sur quelqu’un sans m’y attendre (genre le batteur de Mégadef à ce concert que j’ai pas encore raconté, ou ce pote de Lyon croisé au concert de Mégadef à Nantes).

Oui, c’est vraiment important pour moi de faire cette distinction, parce que en vrai j’ai rien d’un fan hardcore, et si j’suis un certain groupe dans plein de recoins et si j’traverse la France en long en large et en travers pour des concerts, c’est d’une parce que j’kiffe les gars (alors oui en l’occurrence pour l’instant c’est que des mecs, mais t’inquiète avant la fin de ce punkage ça va changer un peu, et avec un peu de chance au prochain fest ça commencera à s’équilibrer, mais je t’avoue que dans le punk fr on a quand même pas mal de mecs), j’veux dire bonne énergie et des gars adorables quoi et j’sais pas juste on s’entend bien, et aussi parce que ouais j’kiffe la musique et leur musique, et j’ai grave besoin de concerts et de voyages. Et parce que les concerts auxquels je choisis d’aller, c’est toujours un vrai bon moment, y a l’étincelle dont j’ai besoin. J’me fiche de la fame ou que les gens soient connu-es, sinon j’aurais exploité à fond les multiples occasions de discuter avec Loran ou bref les trucs comme ça. J’dis pas hein, j’aurais bien aimé papoter vraiment avec, sauf qu’on est pas perchés pareil lui et moi, donc j’ai pas trouvé de plan sur lequel on pouvait discuter. Et j’ai pas envie de forcer, ni pour lui ni pour moi, ça nous apporterait rien. J’suis pas dans la même vibe qu’un gars que j’écoute depuis gosse et que j’écouterai encore ? Dommage, tant pis. Par contre, être dans la même vibe que des punks de ma région que j’peux voir quasi quand j’veux (en concert j’veux dire), ça fait tellement de bien. Z’inquiétez pas les gars, j’vais pas vous poursuivre. (Après bon forcément si vous persistez à me donner les lieux et dates des prochains concerts quand on se voit…)

J’disais quoi moi déjà ? Ah ouais, le stand. Du coup voilà, j’demande ça fait combien si j’prends un exemplaire de chaque CD, bah déjà ceux des Patates carnivores y les donnent parce que y en ont fait trop à l’époque et faut écouler les stocks en gros, jsp. Bref j’ai tout pris. Écoute, toute ma vie j’ai été raisonnable, sur les thunes, beaucoup trop raisonnable même, au point de devenir déraisonnablement économe, j’me serais laissé crever de faim pour pas utiliser mes dix derniers euros, j’ai tourné à une casserole de pâtes par semaine pendant des mois pour laisser un peu d’argent sur mon compte même si j’me voyais dépérir, j’ai pas allumé le chauffage alors que j’crevais de froid tellement c’était pas isolé, j’ai éteint le frigo pour économiser de l’électricité, j’avais une machine à laver à pédale et quand mon rat a bouffé le tube en plastique qui servait à évacuer j’ai persisté j’ai presque inondé ma salle de bain où j’pouvais à peine me retourner.

Ça, c’était y a des années, aujourd’hui j’ai pas de frigo mais un congélo, j’allume pas le chauffage parce que j’ai peur de cramer mon appart, et j’crois que je déteste manger des pâtes mais j’continue parce que c’est ce qu’on fait quand on est pauvre. Johnny a horreur des nouilles. J’en ai ma claque d’être aussi violemment économe, donc j’ai même une machine à laver avec un hublot, alors que j’pourrais continuer à ne pas laver mes fringues pour économiser l’eau, la lessive, l’électricité, et moins user mes fringues que t’façon j’porte presque pas tellement je vis apwal. Aujourd’hui j’dilapide des thunes pour acheter quelques CD à prix libre à des potes ou des potes de potes, j’persiste à payer mon entrée alors que j’pourrais grave me ramener comme une fleur vu que j’déboule avec les copains qui font le spectacle, j’prends des covoit’ ou même des trains alors que j’pourrais faire du stop, l’autre fois en Allemagne j’ai même passé une nuit en Gasthaus après ma nuit sous la flotte où j’ai pas dormi. J’ai même le droit de juste filer des thunes à mes potes, de te payer le trajet pour venir me voir parce que ça m’fait du bien d’être dans la même pièce que toi, de laisser dix ou vingt balles sur la table quand j’me barre, plus pour le principe que pour la bouffe je t’avoue. Parce qu’avant, je pouvais pas faire ça, j’les avais pas ces dix ou vingt balles. Et pourtant, j’persistais à donner vingt ou cinquante centimes quand j’voyais quelqu’un faire la manche, parce que quand même, ces centimes, j’les avais. Aujourd’hui tant que j’ai de la monnaie je file un ou deux euros, parce que t’en as plus besoin que moi manifestement.

Ouais, mes réflexes de pauvre, c’est de me priver à outrance, et de filer ma thune à d’autres gens. Finalement, j’suis un mix de mes parents, d’un côté. Ma mère se privait (et nous privait) trop par peur de manquer parce que tant qu’on tourne au régime minimum on va pas mourir de faim dans l’année, mon père filait tout à ses potes ou à n’importe qui tellement l’argent lui brûlait les doigts j’sais pas. Mais en fait, ça sert à rien d’économiser si c’est pour se laisser crever. Avant j’croyais pas au futur, pourtant conditionné à vivre dans l’attente du paradis. Avant, j’survivais par manque d’options, alors qu’on me demandait de ne pas m’attacher à la vie terrestre parce que c’est celle d’après qui compte. Avant j’avais pas d’futur, mais j’économisais quand même, et vraiment j’sais pas pourquoi. Aujourd’hui j’ai envie de vivre. Aujourd’hui j’ai un avenir, et pour en profiter faut que j’sois vivant. Et pour être vivant, faut qu’j’arrête de me priver autant. Parce que c’est un coup à se tirer une balle. Parce que profiter des petits plaisirs, même si parfois ça coûte un peu des sous, c’est important pour pas mourir. Et si j’reste économe sur plein, sur trop d’choses, j’ai le droit de faire n’importe quoi avec la somme que je m’autorise à dépenser. J’dépense comme je veux le peu de thunes que j’ai. Parce que c’est le droit des pauvres. Et parce que rester en vie et être heureux, c’est vachement plus un pied de nez au capitalisme, que de crever à force d’économies pour prouver que ouais j’peux arnaquer leur système qui m'arnaque et m’acheter une maison un jour avec pour seul revenu l’AAH.

Donc, j’ai acheté des CD. Sauf que bon, en sac à dos et avec pour plan de dormir dehors malgré le sol trempé et la pluie qui menace encore, comment j’les ramène, lesdits CD ? Solution : je demande à punk. Vu qu’on habite pas si loin… Eh ouais, confier à un punk les CD que tu viens de lui acheter, écoute. Après vu que j’suis un champion de l’orga j’ai toujours pas récupéré, mais t’inquiète j’oublie pas.

J’demande au comptoir si par hasard y a pas un endroit abrité où poser mon duvet, la personne (avec qui j’ai eu une conversation cool sur comment c’est relou que tout le staff soit pas encore formé niveau VSS et tout le tintouin, parce qu’une personne visiblement queer s’est fait emmerder dans la soirée, un type lae fixait et a dit des trucs, la description correspond à creepyman mais ça reste vague donc j’sais pas mais bref le type a mis plusieurs personnes mal à l’aise) me propose de dormir à son appart, mais aussi vérifie si les gens qui hébergent les groupes ont pas encore de la place, et bon de fil en aiguille j’me retrouve à discuter avec les gars (à nouveau (ah oui j’ai pas dit mais pendant que les RB démontaient leur matos bah j’ai conversé fort à propos des Patates carnivores et Mégadef et d’autres trucs)) et en fait nan attends le fil en aiguille j’vais le mettre là, donc de fil en aiguille écoute j’vais être ramené sur Rennes et hébergé. Parce que ouais l’histoire aussi c’est que demain midi je dois (fin, pas genre obligation, juste programme idéal) manger avec ma famille à Nantes (j’ai une famille !!!), ce qui est vachement plus accessible depuis Rennes que depuis le bled où je suis, surtout pour quelqu’un qu’a pas internet sur son portable et donc pas accès aux horaires de bus si la personne qui l’héberge fait la grasse mat’.

Péripéties et aléas du direct plus tard, on dit vingt-cinq fois au revoir à tout le monde parce que écoute c’est comme ça que ça marche, j’me souviens pas de tout mais on charge des trucs dans la bagnole, puis dans l’autre bagnole (qui reste ici et rentre demain) pour que j’puisse me faufiler dans la première, et montage en bagnole direction Rennes. Ah et j’ai failli mourir écrasé par un véhicule qui reculait, mais ça c’est classique. Oh et aussi le sort m’a ajouté un concert à mon programme, j’avais prévu de cesser toute activité à mon retour d’Aurillac mais écoute punk on s’voit à Ours en scène pour écouter RB. Et donc le retour se fait rapidement, pas de bagnole qui crame sur l’autoroute (pose pas de questions), mais la fatigue plane salement (et l’alcool aussi pour certains). Lors d’un étouffement random, je lâche un «respirer sa salive, c’est pas une si bonne idée», ce qui fait grandement rire (euh réagir en tout cas) mon comparse à l’arrière, qui veut noter la phrase mais n’a plus de batterie. Et puis tu te souviens, l’affaire de l’allergie ? Bah punk m’en reparle, il focus dessus pendant de longues minutes pour dire à quel point ça l’a aidé c’que j’ai dit et tout, et genre, waow, ravi que mon anxiété soit à ce point utile je t’avoue. (Encore une fois, je suis très premier degré, mais j’ai l’impression à l’écrit on dirait d’l’ironie.) Pis je sais pas trop l’enchaînement, mais à raconter mes trucs, y a punk qui m’dit que chuis grave pas un figurant, limite un perso secondaire presque, dans l’histoire des concerts. Ma théorie actuelle c’est que chuis un comic relief ou bref un sidekick rigolo.

Déchargeage de bagnole, lavage de pieds pour moi (ouais toujours ma première action quand j’arrive chez des gens), puis on m’installe dans le canap’. C’est quand même sacrément cocasse de dormir chez quelqu’un qu’je vois sur yt depuis genre un an. J’ai l’habitude quelque part, même si c’est un peu différent de quand j’étais sdf et que j’papillonnais d’un lit à l’autre, vu que là y a pas la réciprocité qu’il y avait (des gens que j’connaissais plus ou moins, et qui pareil). Y a une méthode de ukulélé en Allemand qui traîne sur la table basse, et moi j’ai un nouveau tee-shirt. Malgré tous mes efforts pour tenter une grasse mat’ jusqu’à au moins neuf heures, je suis debout à huit heures trente, après une demi-heure de pas-dormage et de regardage intensif de l’heure. Bon. J’vais pas être frais et dispo pour le repas de famille, moi. Ma vie est un lendemain de concert, ça me ravit. Avant de m’éclipser en silence, je griffonne sur une feuille des remerciements et la fameuse phrase d’hier soir, avant d’achever sur un «signé Bones, le punk ramassé sur le bord de la route».

C’est pendant le trajet vers le fameux parking de mon enfance que j’ai ma réalisation dévastatrice. J’envoie donc le message suivant : «ça fait du bien de voir que les punks me parlent normalement, ça veut dire je suis pas juste quelqu’un du public qui kiffe la musique tu vois, ça veut dire c’est p’t-êt’ pas juste le hasard qui m’a fait devenir pote avec les Crêtes Brûlées, en fait je suis quelqu’un d’intéressant et même cool, même maintenant je veux dire, pas besoin de me connaître depuis sept ans et de m’avoir vu à mon prime». Vraiment les concerts c’est ma thérapie. Déjà c’est des bons moments, ça booste plein de trucs et ça recharge mes batteries sociales, et en vrai ça m’épuise pas tant que ça, mais aussi bah sur la durée ça change des choses, ça m’apprend des trucs sur moi, ça m’apprend à avoir de l’estime, et bref ça apporte plein de beauté dans ma vie.



Deuxième partie : Crêtes Crêtes Crêtes


Bon là je vais pas te raconter comment ça se passe avec ma famille, à part que c’est trop bien, et que ça me semble normal (pas dans le sens banal ni habituel, juste, ah ouais c’est normal que j’sois là). Y a bien quand même un petit stress avant de revoir les gens, tu me connais, mais voilà. On passe directement au jeudi suivant : je pars à Pornic. J’en reviens toujours pas que les Crêtes Brûlées jouent à une demi-heure de là où j’ai grandi. Les gars me chopent à la descente du train pour aller en bagnole au concert de la punk de punk à Saint-Michel Chef-Chef, j’y suis jamais allé mais j’ai vu le panneau tellement de fois ça me fait rire à tous les coups, et là j’ai limite une anecdote par panneau de ville c’est abusé, c’est trop drôle ce qui se passe. Le concert commence vachement en retard parce que l’autre groupe n’en finit pas de faire ses balances, et du coup nous on doit se tirer avant la fin, dommage c’était bien malgré le vent et les problèmes d’ampli. Retour à Pornic pour crêter, on pose le matos devant le bar, et par «on» j’entends «absolument pas moi» (si en vrai j’pense j’aide à décharger des trucs ? me souviens pas), et puis bah voilà c’est parti pour un concert où les musiciens sont coincés entre le muret qui donne sur l’eau et la route qui donne sur le bar, où passent quelques voitures (dont la moitié de flics, ouais Pornic c’est wild y a autant de flics que de populace j’capte pas, ville de bourges sûrement), avec à leur gauche et à leur droite les tables et chaises de la terrasse peuplée. Moi j’sais pas où me mettre, parce que les gens ça fait peur je vais pas me foutre sur une table, j’peux pas non plus rester planqué derrière les gars pour des raisons évidentes de bah attends c’est leur concert j’suis pas musicien, fin p’t-êt’ j’suis musicien mais j’suis pas une Crête Brûlée, bien que j’sois une tête brûlée avec une crête conceptuelle. Et j’peux pas me mettre sur la route, parce que quand même des voitures passent. Spoiler : ça finira comme ça. Mais au début j’reste un peu trop collé, genre entre un micro et un comptoir en bois, pis bon marre j’me recule sur la rue pour mieux les voir.

Y a ce moment où les copaines débarquent, t’sais celui qu’a ramené ma pote à la gare après l’Arsenal, pis bon voilà on vibe ensemble vu qu’on aime bien les Crêtes. On me propose un verre et j’refuse parce que je peux pas boire en sautant en l’air, sauf que bon je vais pas sauter en l’air en permanence, et pis j’aurais même pu poser mon verre sur le comptoir et juste faire des pauses, mais écoute j’suis stupide j’y ai pas pensé, l’hydratation ce sera pour plus tard. La punk de punk nous rejoint après son propre concert, et une meuf bourrée me répète que les gars sont bons (oui, je suis au courant). Punk pète une corde (pour une fois que c’est pas punk), puis une autre, puis deux d’un coup (ou peut-être pas dans cet ordre). C’est très drôle parce que jusqu’ici je l’avais pas vu en péter, et là ça y est, autant que punk en trois concerts environ. J’adore ces punks. Pas souvenir d’autres événements particuliers, à part les trois ou quatre bagnoles de flics qui passent, notamment juste après Cayenne, franchement ils auraient pu avoir un meilleur timing et passer trente secondes plus tôt, et bien sûr la dernière chanson où on finit à quatre pour les lalala. Quatre minutes avant vingt-trois heures, on finit le concert (et par «on» j’entends bien sûr pas du tout moi, encore une fois je ne fais pas partie du groupe, mais écoute le public compte et les choristes-roadies aussi), et à vingt-trois heures pile les flics passent encore, histoire de vérifier qu’on ne déborde pas d’une seconde sur l’horaire de fin.

On laisse tout en plan pour aller picoler furieusement du sirop (ou d’autres trucs sans alcool, tiens ça me rappelle le type qui a apporté des bières aux gars pendant leur set, ils lui ont dit pas d’alcool, il a insisté, j’ai dû lui répéter que non juste de l’eau, il a eu l’air deg j’ai pas compris, il a dit qu’il allait ramener des verres d’eau mais ça n’est jamais arrivé), et au bout d’une demi-heure quelqu’un rentre dans le bar en rigolant de la pluie qui s’énerve, et là subitement une personne connecte deux neurones parce que : le matos bordel. On sort en catastrophe pour tout remballer, moi j’suis en mutisme donc j’peux pas demander ce qu’il faut faire, dans le doute je ramasse des câbles et les fous à l’abri, puis p’tite session enroulage de câbles (pensée à mon enrouleur de câbles préféré). Et après ouais faut tout ramener à la caisse, pis un type vient nous demander des stickers mais ils sont au fin fond du bordel, toujours en mutisme je fais signe à punk, j’en sors deux de ma poche et les file au mec, eh heureusement que j’suis là. On part dormir, on écoute bien sûr du Mégadef sur le trajet, on s’entasse dans le salon. Fin en vrai on prend aussi une douche et on mange et on phase devant Bob l’éponge avec du thé. Et y a un chat magnifique mais stressé de voir autant de monde dans son salon eh attends.

Après bon c’est le matin et on catastrophise, fin on s’lève quoi, faut bouger, je perds une épingle à nourrice de ma casquette (ou alors elle est dans une des voitures d’hier, je n’le saurai jamais), on file prendre le petit dej sur une plage de La Bernerie, j’te jure toute mon enfance défile devant mes yeux. Sur un malentendu j’aurais pu croiser la pote de ma mère qui habite là-bas, mais tout va bien elle m’aurait pas reconnu et t’façon elle était pas là. On raconte plein plein de conneries, je fuis subitement pour aller fourrer mes jambes dans la mer, ainsi que mon visage. Ça va pour une fois j’ai pas fini en calbute ni à nager. Et après on déambule mais j’me souviens pas trop mais c’est fun. Ah et j’ai aussi fait ma distribution de pyro’ évidemment. Y a pas de chemise rose fluo à fleurs blanches sur le marché. On part manger le midi dans une jolie petite rue de Pornic, en attendant d’aller voir le bar où les gars doivent jouer ce soir, parce que c’est menacé d’annulation pour cause de pluie (un bar en Bretagne qui n’envisage pas de solution de secours en cas de pluie, vraiment), et pendant qu’on ripaille gaiement y a une bonne dizaine de militaires arme à l’épaule qui passe dans cette rue où y a que nous, flippant. Quand on se met en route pour aller manger, on sait pas où me ranger dans la caisse, punk dit qu’on peut me faufiler par terre entre les instruments, j’suis grave hypé je t’avoue mais au final on trouve une solution plus logique. Et puis le bar confirme que ce sera pas pour ce soir, c’est reporté, c’est chiant pour tout le monde mais bon. Du coup on passe la soirée au ciné à quatre et c’est sympa aussi. Imagine un punk qui mime les instruments chaque fois qu’il y a de la musique dans le film, j’adore les zikos j’me sens si moins seul. Sur le trajet retour, punk me dit que la semaine pro j’vais rencontrer son pote et qu’on va trop bien s’entendre il pense (spoiler : il a vu juste). Oh et attends j’ai oublié de raconter le supermarché, faire les courses avec les punks c’est une aventure. Ils sont intenables j’en peux plus j’adore ça. Mais vraiment y pourraient te foutre le bordel dans une bibliothèque, je rêve de voir ça.

Après je dors dans la bagnole parce que c’est compliqué, les gars sont trop désolés alors que franchement c’est zéro leur faute et la bagnole c’est vachement mieux que le dodo dehors en duvet que j’avais prévu malgré la pluie, mon niveau d’orga est lamentable et ils peuvent pas tout éponger pis ils ont même pas à le faire namého. Mais bon j’comprends, si la situation était inversée j’serais trop désolé pour eux et tout, mais là c’est juste moi j’ai l’habitude ça va. Le matin, encore deboutage en catastrophe, fin pas vraiment mais j’ai besoin de pisser quoi, et puis balade dans un parc et j’veux me jeter sous la barrière d’un kiosque sauf que j’ai pas calculé la boue et du coup j’glisse et au lieu de passer très près du sol je tombe sur dix centimètres supplémentaires imprévus et me retrouve avec des cailloux plein la paume et la jambe, c’est ridiculement rigolo. Ensuite faut choper mon train, sur le quai on prend le billet sur le téléphone de punk, du coup c’est à son nom et à sa date de naissance, mais j’me fais pas contrôler ça va. La bonne nouvelle, c’est que je les revois dans une semaine.



Troisième partie : Vermeil


Retour famille, pareil j’vais pas te raconter parce que ça regarde pas les gens (on sait jamais, y a toujours une possibilité pour que je poste ce punkage un jour), pis c’est un peu en-dehors du punkage, même si pendant le week-end y a une soirée JDR et le lendemain matin un anar qui chante à la guitare. Et puis mercredi je me re barre, direction Brest cette fois, pour un concert de Vermeil jeudi. À la base le plan c’était que j’rentre à Lyon direct depuis Brest vendredi, mais écoute la vie a décidé que non. Mercredi, donc, j’arrive à Brest vers seize heures, les potes sont en répèt’ (ah oui parce que du coup Vermeil c’est entre autres les gars des Crêtes), j’me balade sur le port mais on peut pas se baigner, qu’est-ce qu’il y a comme punkach’ au mètre carré à Brest mais d’abord qu’est-ce que je fous à Brest, vers dix-neuf heures j’me dirige vers l’appart où les potes arriveront plus tard, j’me pose en schlag à côté de la porte, vers vingt heures quelqu’un arrive et me demande si je veux entrer, bah oui à ma dégaine ça se voit que j’viens chez toi je suppose, mais les potes arrivent bientôt donc j’vais attendre encore un peu sur mon bout de trottoir, on se dit à tout à l’heure.

Iels arrivent et là c’est instantanément le bordel. J’essaie de dire bonjour et d’aider à décharger et de me présenter aux nouvelles personnes, et tout ça en même temps. Punk me montre la perle pyro offerte par punk interposé, qu’elle a fixée au lacet de sa chaussure. J’rencontre donc aussi le pote dont punk parlait, on stupidise rapidement ensemble. Déchargement, montage dans l’appart, j’me lave les pieds évidemment. En fait nan j’prends une douche complète parce que j’ai un peu trop transpiré. Puis je rejoins tout le monde. Très vite, j’arrive à poser les mots sur la sensation : c’est un festival de potes en appart. J’veux dire, y a plein de gens cool et stylax, zikos dans tous les coins, ça musique en vrac et ça rigole, ça bouge dans tous les sens aussi. Mini festival. On lance un jeu de société, je comprends rien mais c’est pas grave. Plus tard on en lance un autre mais dans le jardin, et là ma strat’ c’est vraiment de ne pas essayer de comprendre. Et ça marche… pas du tout. Pas grave, j’suis pas là pour gagner t’façon. Pis aussi y a d’autres gens qui arrivent, en tout on est une dizaine, c’est rigolo ce qui se passe. Mais après c’est pire : on mange des lasagnes végé maison. C’est tout simplement délicieux. Ah et en plein jeu de société, tout le monde s’offusque, alors je demande une explication parce que moi aussi j’veux m’offusquer j’adore être scandalisé. Quelqu’un a dit que pas de souci pour être dans le jardin tant qu’on braille pas comme des porcs, mais que le voisinage a pas l’habitude qu’il y ait du monde ici et que donc p’t-êt’ iels vont se demander pourquoi y a une bande de hippies dans le jardin, je demande c’est qui les hippies, pis je comprends et je dis «ah oui c’est nous la bande de hippies, eh oui», et là tout le monde me regarde, je finis par connecter deux neurones et lâche un «ah c’est pour ça qu’il faut s’offusquer pardon, JE M’INSURGE JE M’OFFUSQUE COMMENT ÇA NOUS SOMMES DES HIPPIES» et bref je tape mon meilleur dramaqueer en gigotant dans tous les sens sans me lever et ça fait rire.

Après faut dormir parce que demain on fait des choses genre un concert (pas tout le monde de la même manière), et vers neuf heures (aucune idée c’est une estimation à la louche j’ai oublié) à force de me retenir de me retourner dans le lit parce que bon y a quelqu’un qui dort dans la même pièce que moi j’veux pas le réveiller, je finis par regarder mon portable, et instantanément il se redresse dans son lit, pendant qu’on entend deux personnes commencer à exister dans la cuisine. On se lève donc, punk dit «c’est bon on a rameuté tous les lève-tôt on peut fermer la porte les autres se lèveront pas avant des heures», on déjeune, et puis on sort à trois pour aller chercher des bandanas. Oui oui, j’me retrouve à faire les magasins, et c’est drôle. Punk essaie une chemise qui lui va grave bien mais pas la bonne taille, un vendeur archi classe essaie de nous aider, punk fait des conneries et moi j’suis moi. Après on patauge dans la rue (c’est pas le bon verbe mais balec), j’autiste à cause des travaux ça fait trop mal aux oreilles, on entre dans une friperie et les punks trouvent leur bonheur dans les bandanas, me demandent si j’suis sûr de pas en prendre, moi ça va j’ai fait mon stock auprès de punk l’an dernier et pour l’instant j’en ai fait que deux tee-shirts dont un qui marche pas si je respire. On a aussi visité deux boutiques de skate et je sais plus quoi d’autre. Pis on rentre après un détour pour acheter le petit-dej et un cheesecake, et wah tout le monde est debout. On mange dans le jardin, y en a même qui sont déjà parti-es en expédition, j’te passe les grilles de mots fléchés qu’on enchaîne depuis hier soir.

Les zikos partent ziker, on les suit un peu plus tard avec nos p’tits pieds, on est deux à avoir une panique de tenue (punk parce qu’il sait pas ce qui est le plus stylé, moi parce que je sais pas ce qui est le plus ridicule et/ou susceptible de provoquer des agressions (alors je tiens ce discours uniquement à mon sujet, les gens qui se font agresser ne sont pas responsables des agressions, mais si c’est moi l’agressé c’est différent), mais j’ai pas prévu d’être seul donc je vois pas qui viendrait m’agresser au milieu des punks), il fait beaucoup trop chaud évidemment, on fait des détours j’sais pas si on se balade ou se perd, on trouve une librairie, puis les punks entrent dans un monop’ pour acheter à boire, et moi ça me prend tellement au dépourvu que j’arrive juste à leur dire que j’rentre pas, mais pas le temps de préciser que je peux pas rester seul. J’ai même pas mes écouteurs. J’appelle autpunk à la rescousse (ou plutôt au téléphone), vu que j’ai le num d’aucun-e des punks qui viennent de disparaître, et on parle orga Aurillac. Les punks sortent, je chope le num de punk parce que pas question de revivre cette situation, et puis direction le port, pour les jeudis du port, parce que c’est là que les copaines jouent.

On se pose sur un banc, pour une obscure raison de type il est à l’ombre et on décède, pis y a Vincent qui vient nous parler. Qui c’est qu’cest Vincent, me diras-tu, eh bien c’est sûrement l’équivalent brestois du fou du village, ou un truc comme ça, en tout cas un schlagos qu’a l’air incroyable, dans tous les sens du terme. En vrai la conversation est globalement sympa, un peu étrange mais bon, j’suis juste pas à l’aise de discuter moi-même là tout de suite donc je regarde ailleurs pour éviter qu’il s’adresse directement à moi. Puis vient le moment où il lâche une sale vanne raciste, toustes les quatre on lui dit calmos tu dis d’la merde ça on est pas d’accord. Après le gars s’en va parce que son pote vient lui parler, et nous on file dans la direction opposée. On vadrouille un peu, je suppose qu’on repère les lieux pour tout à l’heure, parce que oui sur la dizaine de personnes qu’il y avait à l’appart entre hier soir et ce matin, y a que les trois colocs qui habitent à Brest, et punk qu’a l’habitude de venir, mais j’crois que quasi toustes les autres on y avait jamais mis les pieds. Ou p’t-êt’ j’ai rien compris, remarque.

On passe voir nos zikos, qui sont en pleine répèt’ (non, c’est les balances) avec les trois interprètes LSF qui vont chansigner le concert. Ça s’fait des coucous dans tous les sens, de la scène à la fosse à la régie, et pis ça sourit, et pis on les laisse officier en paix et on part encore picoler furieusement du sirop (ok j’avoue cette fois j’crois les trois avec moi prennent de la bière, me souviens pas bien). Depuis la terrasse du bar on les entend bien, on prend une photo de la scène à travers un programme plié en forme de cœur, c’est très kitsch c’est trop mignon. Après on déambule dans les activités qui parsèment l’autre rue, y a plein de jeux c’est fun, on s’amuse, et puis c’est l’heure du concert je pense. Va savoir pourquoi, on n’est que deux quand on arrive devant la scène, y a presque personne pour l’instant. Punk se plaint qu’il y ait déjà une dame devant nous, jui demande pourquoi il se met pas au premier rang, je m’attends à ce qu’il se mette en plein milieu donc pas devant la dame, mais là contre toute attente il se fout PILE DEVANT ELLE et il beugle je sais plus quelle phrase, il est complètement en roue libre, puis il se retourne et revient près de moi et me dit «mais qu’est-ce que je viens de faire qu’est-ce qui m’a pris c’était trop gênant pourquoi», et moi j’assiste impuissant à cet enchaînement et d’un côté j’me marre un peu parce que le degré de chaos de cette action, mais d’un autre côté c’était effectivement gênant et tellement inattendu que j’en suis encore sur le cul.

Le concert commence, on est toustes les quatre aligné-es au premier rang, la foule n’est pas massive donc on a bien la place de respirer et de bouger. C’est mon premier concert de Vermeil et je sens que je vais chialer (spoiler : c’est pas passé loin, mais les larmes sont restées dans mes yeux, probablement parce qu’ils sont restés fermés presque tout du long). Les quelques moments où j’arrive à décoller les paupières, je vois du coin de l’œil les punks derrière leurs larmes, j’envie leur capacité à se lâcher en public parce que moi j’suis encore verrouillé. Bref, le concert s’achève bien trop vite, malgré les réclamations du public pour une chanson supplémentaire, sauf que bah y avait un nombre limité de textes travaillés avec les chansigneuses, on va pas les laisser en plan avec un titre imprévu. On rejoint le stand de merch’, y aura p’t-êt’ besoin d’aide, on papote devant, puis subitement j’me dis que bon c’était pas si malin de pas mettre mes attelles de genoux, je vais me caler sur un siège dans le stand (c’est un stand tout mignon une mini maison verte avec un grand volet qui s’ouvre à la verticale sur la moitié de l’avant), et puis là la vie me rattrape et je me roule en boule dans un coin parce que c’est trop quand même, je sais que ça va pas durer mais faut que je me laisse un peu aller si je veux pouvoir reprendre le dessus. Punk vient voir comment je vais, me file des boules quiès, punk me glisse son pull sous la tête. Au bout d’un moment je réussis à me redresser, je crois que j’ai pleuré dans ma bulle, et puis voilà on dit que c’est bon, je reviens dans le monde réel.

On se sépare en environ cinquante groupes (genre trois) pour aller bouffer, avec punk on cherche des burgers mais on galère on tourne dans la foule on commence à perdre espoir, puis on croise à nouveau des gens à burgers on leur demande d’où ça vient et zou on file au stand. Y a pas de végé, je suis pas en état d’attendre encore donc je sors ma carte de prio, prends mon burger, puis file avec punk lui trouver un truc à graille. On se cale sur une terrasse, et on discute de plein de trucs. J’en viens forcément à parler de musique (enfin d’abord de trauma’, tu m’connais), de genre chanter c’est toute ma vie, et j’aimerais trop réussir à le faire devant des gens avec mes chansons surtout que ça y est j’ai suffisamment moins peur tu vois j’ai trop envie de tenter, il me dit bah go dans des bars, alors oui mais mes chansons sont pas encore prêtes et en plus ça demande des compétences d’orga et de communication que j’ai clairement pas, et là y me dit bah demande à punk. Parce que punk il a l’habitude de faire ça et y peut te programmer et machin. Ça semble tellement simple quand tu le dis comme ça, hein. Bah du coup ouais j’en parlerai à punk.

On s’approche du second concert sur la même scène, c’est sympa mais j’trouve le chanteur gênant du coup j’le regarde pas, et puis on vibe tranquille même si on a toujours pas retrouvé nos punks. Bah c’est dans cette foule qu’on finit par les récupérer, et moi je sens mon énergie tomber petit à petit. À la fin quand punk parle de rentrer j’suis en mode bouge pas j’arrive, genre lae premièr-e qui rentre je l’accompagne pour aller me coucher. Au final j’rentre avec punk quelques minutes plus tard, on traverse la ville en étant stupides c’est fun, mais encore une fois je constate que, tout bourrin brutasse qu’il soit, punk sait respecter les limites et être à l’écoute et, bah ouais parce que je trouve un truc en métal par terre un p’tit truc mignon j’veux le garder, il veut voir, mais il veut le prendre dans sa main, et je m’attends trop à ce qu’il le balance si je lui file parce que les gens comprennent pas quand un truc m’importe, et jui dis ça, et il dit il a compris il le balancera pas, et il fait genre mais il le balance effectivement pas. Ça paraît anodin, ça l’est sûrement, mais ça illustre le bordel, ça fait que ouais j’me sens à l’aise en fait. On papote encore beaucoup à travers la ville, malgré toutes les conneries qu’on enchaîne ouais on arrive à intercaler des sujets sérieux, un mode de communication que je comprends. On passe vérifier un truc sur le parking, puis on monte à l’appart, on trouve coloc et pote de coloc, je m’éclipse assez vite pour me rouler en boule dans le canapé et dormir en attendant le retour des punks.

Dans la nuit (après leur retour hein), j’passe aux chiottes, j’entends quelqu’un râler dans la salle de bain, je reconnais pas la voix, j’ai peur un peu, je finis quand même par sortir, tente de m’éclipser discrètement vers la cuisine, mais le coloc que j’avais pas encore rencontré sort en même temps alors j’panique lâche un «bonjour» il répond «enchanté» et je fuis parce que bon du coup il n’aura vu de moi que mon cul Super Sexy (c’est marqué sur mon caleçon, qui est à cette heure mon seul vêtement). Bon bon bon, c’est pas la première fois que quelqu’un rencontre mon caleçon avant moi ou sans moi, mais ça faisait longtemps quand même. Je suppose qu’on est de retour dans l’époque où je finis en calbute dans la rue ou sur les tables.

Branle-bas de combat dans l’appart, presque tout le monde s’en va ce matin. Ça grogne, ça panique, ça bouge dans tous les sens. Y a encore des conversations cool, mais peu à peu l’appart se vide. J’aimerais bien rester, passer plus de temps avec ces gens, c’était une chouette parenthèse. J’ai encore appris des choses sur moi, et rencontré trop de belles personnes pour réussir à comprendre ce qui m’arrive. Pourtant, pour une fois, c’était pas juste l’effervescence d’un concert, sans avoir le temps de souffler. Non, que ce soit à Brest ou à Pornic, me voilà désormais face à des séjours toujours aussi forts en rebondissements et en émotions, mais sous une forme un peu différente. Ça y est, la dernière personne paniquée vient de partir, il est l’heure de ma propre panique du départ. Entre deux mots fléchés, je me prépare. «Tu sais, j’fais que partir» répond à «Tu sais, j’ai jamais su partir».

Retour dans la famille, encore des émotions et des conversations, encore beaucoup de choses que je ne raconterai pas ici. Mon cousin me prête un livre, offert par sa sœur, «Le Club des Punks contre l’Apocalypse Zombie», qui est sur ma liste depuis des années (et qu’est trop bien, en plus). Et puis les adieux, encore, et puis les autres adieux, encore, et puis la gare, encore. Partir, partir toujours. Mais pour revenir. Dodo chez mon amie d’enfance, encore une rencontre cool, on parle de Joey Glüten et d’Ariège, encore tant de choses en si peu de temps. Puis partir, puis encore rentrer chez moi. J’ai prévu de me reposer, même si ce lieu m’est étranger. Parce que j’ai prévu de partir, de partir bientôt, pour ne pas revenir. J’ai prévu de déménager, parce que je ne peux pas rester. L’appel de la campagne est bien trop fort, la ville étouffe mon souffle déjà précaire. Quitter la ville, pour de bon, et apprendre à habiter, c’est mon prochain projet. Mais avant, Aurillac.


Ah et quand on était dans le stand de merch’ de Vermeil, on a discuté entre autres avec un gars, qui se trouvait être le batteur de Mégadef, j’me disais bien que sa tronche me disait un truc.


Signé Bones, le punk ramassé sur le bord de la route.


7-9 et 20-21 août 2024.

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