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PUNK STUPID PUNK, punkage n°14 : Resto Basket et un camtar

leoapwal69

Y a des gens qui te mettent des papillons dans le ventre, et d’autres des fourmis.


Eh pour une fois ça devrait être court ! Ours en Scène ça s’appelle le festival. Alors à la base j’avais pas prévu d’y aller, même quand punk m’a dit qu’elle y allait, parce que ça risquait de me faire trop pis c’est loin. Sauf que quand j’ai revu punk en juillet, y m’en a parlé aussi, et y m’dit c’est à moins de deux heures de Lyon ? En plus c’est un festival gratuit ? Eh c’est bon j’ai compris je viens. Punk, prépare-toi. (Elle fut prête.) Et donc, quand avec punk on parlait de se voir parce que j’habite quelque part (pour une fois), j’ai dit j’suis dispo tout le temps sauf je vais à Ours en Scène voir RB. Eh mais j’suis pas l’seul que ça intéresse, alors orga d’arrache-pied, et on finit par se rejoindre à Lyon pour partir ensemble. À la base son pote devait venir aussi mais finalement flemme, dommage tu sais pas c’que tu rates mais écoute à la prochaine. Donc paf à deux bourrins stupides dans ce véhicule mortel, ah ouais faut qu’je parle du camtar canon. Eh bah c’est un camtar et il est canon. Oui bon je suis pas doué pour les descriptions hein, mais il est grand, il est vert d’eau j’dirais (j’ai dit que chuis nul en couleurs aussi ? j’ai écrit un livre avec beaucoup trop de descriptions et de couleurs ce fut infernal, toujours pas lancé le tome 3), il est collection également. Oui l’anonymat est désormais fort compromis, mais punk a dit je peux (et à tout moment s’tu changes d’avis je modifie, t’façon y a trois personnes à tout casser qui viennent ici). Du coup c’est trop drôle on roule avec la porte avant ouverte, en braillant des chansons ou des conneries en plein cagnard. Y klaxonne pour saluer le monde et moi j’m’étouffe probablement dans mon rire, comme toujours. Respirer sa saliver, c’est toujours pas une si bonne idée (qui a le SED ici ?).

En vrai j’crois si j’veux résumer le trajet c’est : chaotique. Forcément tu fous deux chaos dans un trench-coat en forme de camtar tu t’attends à quoi. À un moment j’vois sur le porte-clefs sur le contact la p’tite pyro que je lui ai faite, ça m’fait toujours sourire de voir que les gens gardent mes trucs, et même les cachent pas, oui j’ai encore peur que les gens aient honte de moi et de tout ce qui se rapporte à moi, mais j’me soigne. Et donc le chaos pendant des heures, ah oui parce que ok en distance c’est pas si loin de Lyon, mais on va pas très vite, et on fait des pauses. Surtout une. Mais ça c’est après. Donc, beh j’vais pas te lister les chansons ni les conneries qui furent proférées, pour cause de non, mais plein de choses. Et même des pas-conneries, j’te jure on en est capables des fois. On fait du tourisme, fin on voit du pays quoi, on passe dans un village où il a des potes qui rénovent un hôtel j’crois, on s’y arrête mais y a person, scandalisé il les appelle (j’crois il est souvent scandalisé, et ça m’fait quand même pas peur, t’as vu j’vais mieux). Après bah je sais plus, et puis on passe devant des endroits où il a fait ses études avec punk, j’aime trop voir les endroits où les gens ont existé. Et puis on se gare dans un parking pas prévu à cet effet, fin c’est fait pour se garer mais pas pour que nous on se gare, sauf que merde on a déjà galéré trois ans y a pas d’places et t’façon j’ai ma carte handi pour justifier que j’ai le droit. Pis on s’fout en maillot parce que ah oui j’ai pas précisé mais ça va être pique-nique au bord de l’eau. On a aussi croisé le panneau «Technolac», comme envie d’en faire une parodie de Technoflic.

Pour aller au bord de l’eau faut payer, c’est étrange comme concept, mais à un moment c’est la taxe habituelle dans ma vie tu connais, l’orga et tout, la maîtrise des impulsions, bref. Et donc on s’pose au bord du technolac je suppose (aucune idée j’ai pas vérifié, ou bien j’ai oublié), en tout cas de loin et d’en haut c’était archi magnifique et la couleur de l’eau omg. On sort nos trucs de bouffaille, ce matin juste avant le bus y avait le marché chez moi j’ai pris du pain, puis j’ai paniqué j’ai pris une tranche de saumon emballée très hermétiquement, parce que beaucoup trop compliqué de savoir quoi mettre dans un sandwich et du jambon ce serait pas passé aujourd’hui et puis le saumon m’a fait les yeux doux, fin genre il a existé et m’a rappelé que dès que j’en croise ma maîtrise des impulsions s’effondre (oui quand j’en croise pas aussi quand même, mais chut, chute), pis j’ai rajouté un citron. Ça va, dans mon sac j’ai toujours un couteau. Punk me dit «mais tu manges de la viande ? Fin du poisson ?», oui on a eu cette conversation l’autre jour justement, j’ai déjà tellement de mal à bouffer, surtout en extérieur, je prends ce que je peux, j’essaie mais je panique vite donc je lâche l’affaire. T’sais je parle beaucoup on peut pas tout retenir, même moi j’me souviens pas de ce que je viens de dire des fois, mais bon je m’écoute pas. La mémoire tu sais c’est très aléatoire. Ah ouais la mienne est extrêmement performante sur des trucs, et complètement foirée sur d’autres, mais ça encore ça va, sauf qu’elle est également aléatoire oui, et donc pas fiable parce que je peux jamais prévoir comment elle va marcher, j’ai oublié des années entières alors ce qui vient de sortir de ma bouche tu penses bien que ça va-rie.

Bref, sortage de bouffe, sauf que vu que j’ai que mon sac de rando on a foutu ça dans le sac de punk, je n’ai donc pas mon couteau. Pour couper un citron, ça va être coton. Bah j’y suis allé avec les ongles comme un grand, et en plus ça a marché. J’assume mes conneries. Et mon degré d’orga lamentable. Bon par contre presser un citron ça j’ai pas la préhension, chez moi j’ai un presse-agrumes (pas électrique hein déconne pas, fin si on m’en a filé un aussi mais ça fait du bruit et c’est chiant donc je l’utilise que quand je cuisine ou qu’il me faut un jus d’orange, donc quand j’utilise une grande quantité de ouais bref), punk à force de me voir galérer finit par avoir pitié et se saisir dudit citron, et lui en cinq secondes c’est bon. Écoute, chacun-e ses compétences, j’ai celle d’ouvrir un citron avec mes ongles c’est déjà pas mal. Vraiment je viens de faire tout un paragraphe sur un citron, ça va être long. Sauf que comme on est deux à pas être des champions de l’orga j’crois, punk son pique-nique c’est du pain au maïs (omg délicieux c’est mon pain préféré dans tout le monde entier j’en mangeais tout le temps quand j’étais gosse et il me manque celui de ce coin perdu) et du coulis de tomate. Y dit c’est le pire pique-nique de sa vie, je comprends même si à titre personnel j’pense que mes repas du trajet en stop vers l’Allemagne en novembre c’était pire, un peu de quatre-quarts et un peu de chocolat, et par un peu j’entends environ un quart du quatre-quarts et une demi tablette en trois jours. Bref je compatis mais j’essaie aussi de lui remonter le moral mais j’suis pas toujours très doué pour ça alors j’me contente d’être con, si j’le fais rire ça marche aussi. D’un autre côté, avec mes odeurs de saumon, j’ai l’impression d’être un fumeur qui échoue à ne pas envoyer sa fumée sur un non-fumeur.

Maintenant faut se foutre apwal. C’est stressant parce que la vie, parce que les corps existent et les gens aussi et même les corps des gens et les regards des gens, bon. J’crois j’ai davantage l’habitude des rivières entre deux forêts, où personne te voit ou juste de très loin ou très vite en passant. Bon après j’avoue que ma notion des fringues c’est vachement de foutre quelques bouts de tissu en vrac sur mon corps, et surtout de pouvoir les arracher à tout moment, donc mon tee-shirt présentement c’est des manches croisées sur mon torse. Ça change pas grand-chose d’enlever, j’crois si des gens doivent me regarder c’est déjà le cas (j’vais pas vérifier, imagine je croise le regard d’un-e inconnu-e). Puis on file à la flotte, parce que c’est pas qu’y fait salement chaud mais j’suis prêt à me liquéfier dans la minute. Après t’sais même quand j’me baigne j’suis un bourrin. J’crois j’ai encore foncé dans l’eau sans autre forme de procès, ça va c’est une plage (de GALETS qui a eu cette idée) donc c’est pas comme quand j’me jette et passe instantanément du statut «sec sauf la sueur» au statut «mouillé comme un canard» (pas très doué en comparaisons, mais écoute sitôt que je sors un orteil de l’eau ça sèche, je suis trop chaud et trop sec et après les punks me forcent à m’hydrater sous prétexte que c’est pas normal de perdre ses empreinte digitales et d’avoir un désert dans la bouche, tssk).

Et là du coup, on se baigne. Ah tu t’attendais à ce que je raconte ? Comme si c’était le principe des punkages, dis donc. Sauf que bah voilà, on est dans la flotte, y a du monde, on est des bourrins chaotiques, personne se noie (je sais pas par quel miracle j’avoue). C’est trop bon d’être dans l’eau, j’ai beaucoup moins mal aux articulations parce que mon corps a pas à se porter lui-même ni à subir la gravité et genre t’sais impossible de trouver une position confortable pour dormir bah si le sol était liquide ce serait vachement moins douloureux, je suis agréablement emmailloté je vis ma meilleure vie quand j’me laisse flotter. J’adore nager aussi, mais là on est moyen là pour ça, tant pis une autre fois. C’est pas comme si l’eau était en train de disparaître de la surface de la planète. Hein ? Le seul détail chiant, que j’avais oublié, c’est que dès que j’ai de l’eau au-dessus du nombril environ, j’arrête de respirer. Oui je sais, j’arrête tout le temps de respirer, ça fait partie du problème. Eh c’est p’t-êt’ pour ça que mon asthme est intermittent : il est là que quand je respire. Alors oui tu vas me dire, ne pas respirer ça fait mourir, et gnagnagna. Oui sauf que j’ai la technique depuis le temps : y a quand même le volume minimum qui passe de temps en temps. Alors j’dis pas hein, souvent j’arrête vraiment, j’passe en apnée (volontaire ou non, souvent non, consciente ou non, souvent non), mais y a aussi juste la moitié du temps j’tourne au volume minimum (d’AIR bien sûr, le volume sonore tu connais bien), y a un filet d’air qui passe, pas assez souvent, mais genre j’arrive à faire illusion y a mon ventre qui bouge même si j’respire à peine, bref. C’est absolument pas volontaire cette histoire de volume minimum, j’crois c’est une conséquence de trauma’, genre on m’a trop répété que j’prenais trop de place du coup eh si j’respire pas j’prends moins d’place et j’fais moins de bruit et j’bouge moins. Incroyable, cette technique. Comment ça tout est une conséquence de trauma’ avec moi, écoute c’pas ma faute si j’suis constitué à quatre-vingt-dix pour cent de trauma’ à la con.

Et donc, dans la flotte, je respire plu’. Pas idéal pour nager me diras-tu, mais j’ai jamais prétendu le contraire. Et j’ai tellement l’habitude, que j’m’en rends même pas compte. Et bien sûr c’est pas à ce moment que ma mémoire endommagée se réveille, non, ce serait trop pratique. Donc là t’as une info que j’avais pas à ce moment : ça va avoir des conséquences. J’kiffe mon moment, on finit par sortir de l’eau, et on retourne à nos affaires. Oui moi j’avais oublié qu’on avait des affaires, du coup quand cinq minutes avant de sortir de l’eau punk me rappelle qu’elles sont seules et abandonnées en vrac près d’un buisson, la panique monte en moi, souvenir violent de ce fameux jour à la piscine pas couverte, où j’avais voulu garder mon portable à portée parce que j’communiquais intensivement avec je ne sais quel-le olibrius sur qui j’avais probablement un crush vu que c’est c’que je faisais à l’époque, et donc au lieu de le laisser dans le casier je l’avais planqué dans ma serviette, et bien sûr arriva ce qui devait arriver, on me l’a chouré, j’ai pleuré, j’ai perdu ce jour-là toutes les photos (de fort mauvaise qualité) que j’avais de mon cochon d’Inde mort l’année précédente. À l’heure actuelle j’m’en veux encore d’avoir eu la tête trop dans quelqu’un pour ranger mon portable dans un casier hein. Bref. Maintenant je vais mieux, j’suis sorti de dépression et tout t’imagines, alors flemme de faire une crise de panique pour un truc qui ne se produira sûrement pas, à cause d’un truc stupide fait y a quinze ans. Donc je me concentre sur l’eau, sur les vacances, sur le punkage qui se déroule sous mes yeux, sur punk et ses conneries (et ses CHEVEUX bordel, faut en parler à un moment), et j’arrive à rester dans le mood et les sourires.

De retour à nos affaires, je constate avec soulagement que mon portable n’a pas bougé (ça aurait des conséquences beaucoup plus dramatiques qu’il y a quinze ans, crois-moi), ni mon portefeuille d’ailleurs. Oui quand même j’ai eu peur. Je finis mon sandwich, parce que je l’avais pas fini vu que j’mets trois plombes à manger et que eh mes mâchoires elles peuvent certes déglinguer des trucs mais aussi elles se subluxent pour un rien donc manger devient un sport complexe. Et puis on décale à l’ombre, parce que les insolations ça va cinq minutes, et on se pose de l’autre côté de la plage, pour faire un jeu de société. J’crois punk aime beaucoup les jeux de société, il est grave hypé dès qu’il en est question. Bon le problème c’est que j’en connais peu, et quand on m’en explique de nouveaux je pige que dalle et j’fais d’la merde. Écoute, personne n’attend de moi que je gagne, et j’crois j’comprends quand même mieux en jouant qu’en écoutant les règles. Donc mission pour punk : fais-moi jouer, comme ça j’pourrai jouer. Non mais genre plus tu me feras jouer plus je pourrai devenir un compagnon de jeu. Oh t’as compris merde.

Puis j’me refais une session baignade, en solo parce que punk a la flemme (ou un truc approchant). Et bien sûr je ne pense pas à repérer l’endroit où on est, ni le chemin entre là et l’eau. Je marche parmi les gens, c’est terrifiant d’être seul et presque nu au milieu d’une foule, on dirait le pitch d’un cauchemar. Mais j’m’en sors, personne me parle ça va, et une fois dans l’eau ça devient presque normal parce que pourquoi les gens existeraient si moi j’suis dans l’eau. Je flottille, tel le bébé dans la pièce au collège, et puis je me résous à me rapprocher de la rive, et finis même par me relever. Là, debout face à une plage sans repères, je sens monter un début de panique, parce que j’ai aucune idée d’où je dois aller. J’ai pas de téléphone pour appeler punk, et si j’me mets à gueuler y a peu de chances qu’il capte que c’est moi et y a toutes les probabilités pour que tout le monde me regarde voire que des gens viennent me parler et bref c’est la crise violente assurée. Tant que personne me touche, je vais pas crier. Mais d’un coup j’vois une planche de surf ou je sais pas trop quoi, avec marqué dessus un truc qui ressemble à un autre truc, et j’me souviens de m’être fait cette réflexion en allant dans l’eau (oui bon là j’me souviens plus de ce qui était marqué, ça fait huit ans, ou genre au moins deux semaines). Toujours est-il que j’avance dans cette direction, et bon ok c’est vachement plus loin que ce que je croyais mais je finis par retrouver punk, qui siestouille tranquille. Y a plein de gens qui jouent au ballon, même des fois ça nous arrive un peu trop près de la tronche.

On s’tire vers d’autres horizons, en quittant le parking un type nous jette un œuf depuis sa fenêtre, j’te jure trop chelou comme move. Pis on passe au supermarché, histoire d’avoir de quoi se remplir la panse ce soir sans que ça nous coûte un bras. J’prends du jus de fruits aussi, parce que la survie c’est important. On arrive à la ville où on doit aller, il est genre dix-sept heures et le concert qui nous intéresse commence dans plus de deux heures, mais d’abord on galère trois plombes pour trouver où se garer. Y a pas vraiment de parking du fest, et pas non plus de places handi dispo. On se fourre dans un coin un peu hasardeux, j’prends une photo pour retrouver (si j’avais dû retrouver ç’aurait pas marché), punk a pas besoin. On entre sur le fest, d’ailleurs c’est marrant on nous demande si on a de la bouffe parce que interdit de rentrer avec de la bouffe, par contre les gourdes pas de problème, et bon la mienne est remplie de jus, écoute ça m’arrange si on me laisse de quoi prévoir et gérer mes malaises. On prend des renseignements au stand, on demande confirmation d’une info lue tout à l’heure, selon laquelle y aurait eu neuf mille personnes hier, punk n’y croit pas une seconde, parce que taille du lieu et nombre de bénévoles, il veut bien croire à genre cinq mille personnes mais pas vraiment plus. Ça va devenir un running gag, juste il me regarde ou il me touche le bras et il lâche «neuf mille personnes», plus ou moins fort et plus ou moins calmement selon les fois (c’est pas quelqu’un de très calme je t’avoue).

On passe devant un stand de grignotage, il voit des muffins à la myrtille il les VEUT donc, très fort, mais quand je lui propose de lui en prendre un il refuse parce que c’est pas une bonne idée, j’ai pas bien compris la justification. On fait le tour du reste, on parle (ok non, IL parle) aux bénévoles, j’le vois déjà prévoir de revenir l’an prochain. Le premier (ou je sais pas en tout cas un) concert commence, le type qui annonce parle d’un groupe qui fait vibrer Lyon depuis 2019, on s’demande si c’est les nôtres. Nan, c’est Darwells, et c’est vachement sympa. On kiffe le moment, j’sais pas quoi te dire. J’envoie des news à punk, qu’il sache qu’on est arrivés, en plus cet aprem il m’a proposé qu’on aille se boire un verre avant ou après son concert. Et un coup, alors qu’avec punk on s’dit qu’à tout moment on peut croiser les gars de RB dans le public, j’me retourne et j’vois punk à quelques mètres derrière nous. Je saute donc sur mes p’tits petons (nus, toujours, mais j’suis pas le seul, j’pense c’est contagieux), et file lui faire coucou, pis lui présenter punk même si y se sont déjà croisés fin bref tu vois l’idée. Punk nous confirme que nan y a pas eu neuf mille personnes hier mais quatre ou cinq mille, mais la personne qui clique à l’entrée ne compte pas les sorties, punk est donc ravi d’avoir eu raison, il ne cessera de s’en gargariser, j’adore ce running gag. Pis on croise aussi punk, et on retourne punker. Une fois le concert fini, les gens sur scène disent «on vous laisse avec Resto Basket», ce qui est je dois dire un peu de la publicité mensongère, parce qu’il reste limite une heure avant le concert suivant.

Punk me dit qu’elle arrive, j’devrais plus tarder à la retrouver. On se balade encore un peu, on re passe devant les muffins et cette fois punk ne résiste pas, il en demande un à la myrtille, puis probablement pour rendre hommage au groupe qu’on va voir il se tire en courant. Quand il revient deux minutes plus tard pour finir sa blague et payer son muffin, il constate un peu désorienté que j’ai été trop rapide j’ai déjà payé. Puis en se dirigeant vers la scène, j’aperçois punk et abandonne donc punk pour foncer tel un cabri croisé gobelin. Je manque de rentrer dans quelqu’un, mais parviens jusqu’à punk, et la salue dignement, comme toujours. Plein de grâce, de volupté, de calme, de pondération, de me sure. Donc je braille en gigotant dans tous les sens pour lui sauter dessus. J’y présente punk aussi, on papote environ trente secondes puis on s’entre-abandonne pour cause de elle est avec son paternel j’veux pas déranger. On se cale un peu à l’écart de la scène pour boire du jus et je sais pas se reposer un peu je suppose, et puis on constate que comme dans tous les festivals y a des gens stylax c’est très déconcentrant (et déconcertant aussi).

Les gens commencent à exister devant la scène, donc je panique de pas avoir de place à l’avant, donc je traîne un peu punk vers le centre névralgique. Il râle, mais j’crois j’aime bien le faire râler, parce que tant qu’il râle c’est que ça va, quelque part. Mais puis aussi merde on aime bien se chamailler, il me balance des p’tits trucs dessus genre des brindilles, moi j’le fais râler, ça marche bien. J’aime bien les chamailleries moi. Je cherche les problèmes, peut-être. Et donc bref on s’fait une place, y a des daronnes au premier rang tout contre la barrière, écoute le deuxième rang ça me convient et j’leur éviterai de prendre du pogo dans la tronche. J’accroche ma banane à la barrière, comme ça j’suis sûr de pas la perdre, faudra juste pas que je l’oublie. J’adore les balances, j’sais pas pourquoi. Et puis le type annonce le concert, on gueule comme pas permis, les daronnes devant nous demandent si on connaît le groupe, oui on est là pour eux, j’crois ça sonnait comme un «on est des fans déchaînés» alors que bah aussi on les connaît, mais bref écoute j’me fiche de passer pour une groupie auprès d’inconnu-es, déjà c’est pas une honte d’être une groupie mais aussi bah j’pense les gens qui m’connaissent savent à quoi s’en tenir, c’est ça qui compte. Bref, donc le concert commence et on braille, et on saute en l’air, t’façon on est là pour se défouler. Évidemment la musique elle est trop bien tout du long parce que ceci est un bon groupe, paf, prends-toi ça. Et pendant p’t-êt’ la moitié du concert, on va être les trois (attends j’y reviens) seul-es abruti-es à danser violemment et en rebondissant, alors que le reste du public restera fort sage. Un peu comme si y avait pas des punks en majorité ici. J’exagère un peu, sur les côtés aussi ça va danser, et au bout d’un moment ça va pogoter au milieu, normal. Mais on en est pas encore là.

Euh j’peux pas te dire l’enchaînement des chansons, juste que c’est bien et qu’on saute en l’air et qu’on gueule tout ce qu’on a. J’ai aucune idée de ce qui se passe parce que ça bouge beaucoup, je donne tout, et j’te jure je sais pas par quel miracle je tiens encore debout. J’perds à moitié mes fringues comme d’hab, et la tête. J’ai même pas toutes les paroles, c’est pas grave, j’ai du sang dans les veines. J’sens bien que j’respire plus mal que prévu, sur le moment j’pige pas pourquoi. J’continue. Je sors ma ventoline, un coup, deux coups. J’crois je l’ai sortie trois ou quatre fois en tout. Sauf que ça se calme pas, c’est comme si je respirais sous l’eau, j’ai la nausée. Là ça devrait faire tilt, mais mon cerveau est désactivé je suis stupid punk et rien d’autre. Ah oui et j’ai oublié de dire mais pendant la bataille punk nous rejoint, on est donc désormais trois, et c’est trop bien, j’adore les concerts avec elle. Un coup le pogo démarre, elle fonce dedans évidemment, moi j’sais que j’suis pas en état. J’la regarde en souriant, et en même temps j’guette les débordements, j’évite que le pogo dégouline sur les daronnes du premier rang. J’dis «je» comme si j’étais le seul mais nan t’inquiète, on veille. Pis y a aussi le moment où punk file lui aussi dans le pogo, pieds nus, j’kiffe la vibe même si j’me doute qu’il se fera plus mal que moi, heureusement on est sur terrain herbeux. Fin c’est pas tant l’herbe qui importe, c’est d’être sur du sol en terre, et pas en pierre ou en dur quoi. Remarque, maintenant que j’y pense, l’herbe aide sûrement à aérer le bordel et à maintenir la terre en état moelleux malgré le piétinement incessant.

Ah ouais là vraiment je peux pas te raconter grand-chose parce que j’étais très peu présent hein. Si, y a cet instant incroyable où un portable vole dans le pogo, j’me faufile parmi les pattes pour le récupérer, j’le tiens en l’air pour voir si c’est à quelqu’un, puis j’le pose sous la barrière, en sécurité, histoire qu’il attende bien sagement ses parents (euh). Et donc à l’issue du pogo, un gars vient me voir pour récupérer son tel. À ton service mon grand. Bon y a quand même un ou deux moments où malgré toutes mes tentatives pour repousser le pogo en restant bien campé sur mes pieds j’me prends un truc un peu trop violent et c’est moi qui tombe sur les daronnes du premier rang, mais ça va j’suis un poids plume et j’ai quand même bien ralenti le truc. J’adore tanker pour le premier rang, même si j’ai toujours peur que les concerné-es me prennent pour quelqu’un qui en profite pour les toucher, parce que je sais y a des gens qui font ça, j’en ai viré un agrippé à mes pecs y a quelques années, sûr qu’il m’aurait chopé le cul s’il avait réussi. Et vu que j’suis pas doué, bah quand j’tombe sur les gens ou quand j’leur évite un choc, ben j’pense y a des fois où mes mains leur tombent sur le dos ou les bras ou j’sais pas, même si moi j’évite autant que faire se peut de les toucher. Sauf que si j’reste à distance, mon équilibre suffit pas à tenir debout si j’dois tanker un pogo en même temps. Bref, de savants calculs s’effectuent dans ma tête tandis qu’une armée de punks sauvages se castagne à moins d’un mètre de moi. J’adore ça, si tu savais.

Le concert s’achève, je suppose, et moi je sais déjà où je vais dans les prochaines minutes : j’ai repéré à gauche de la scène, pendant la première balade, l’endroit où on fait des malaises. J’vais aller m’étaler à côté du stand des premiers secours, comme ça si c’est juste un malaise habituel j’me gère, et si y a un problème les gens qui peuvent aider sont pas loin. J’annonce ça à punk qu’est sortie de son pogo pour constater que je venais de m’effondrer, elle doit rejoindre son père mais t’inquiète y a punk aussi y va m’aider. Il me relève donc, et bras dessus bras dessous on clopine vers le spot à malaise. Grosse dose de jus, enlevage d’attelles, et pouf allongeage total. Ça va, je gère. C’est juste un malaise normal, un petit. Fin non en vrai, moins petit que d’habitude, justement, mais ça va pas trop violent. Juste je peux plus bouger je suis désormais le sol et tout tourne et ma tête va éclater et… Bref, tranquille un peu vénèr’. J’te dis, je gère. Oui bon, la kiné l’autre jour a dit que c’était p’t-êt’ pas si normal de faire des mini malaises quasi quotidiennement, mais écoute. Pis bref je finis par me relever et on va voir le stand de merch’, y a plein de monde, nous on veut juste choper punk deux secondes pour lui dire s’tu veux boire un verre on est chauds, mais on va pas jouer des coudes les gens sont là pour le merch’ et parler aux gars, nous on aura d’autres occasions. On décale un peu plus loin pour attendre un désengorgement, mais le soir commence à tomber et punk a pas super envie de conduire le camion de nuit, alors quand punk sort du stand pour discuter avec j’sais pas qui, on en profite pour lui dire eh on va pas tarder en fait. Du coup prenage de verre ensemble, on papote posés sur un bord de scène (pas celle où y viennent de jouer), y a des gosses qui punkent derrière nous et nous trébuchent un peu dessus, c’est la vie. Punk me demande des nouvelles de punk, est-ce qu’il est bien rentré chez lui après le coup où je l’ai fait dormir chez punk, eh bah ça tombe bien j’avais oublié de demander je le fais donc immédiatement, et en effet j’apprends avec une semaine de retard que ç’a été dur mais il est bien arrivé à domicile. Ah et y a aussi le moment juste à la fin du concert où j’dis à punk j’ai des fourmis dans le ventre tellement ça a envoyé.

Puis vient le moment de décoller, parce que hein c’est toujours pas moi qui conduis donc je suis le mouvement y a pas de souci. (Oh toi j’te vois venir je sais ce que tu vas me dire mais t’as pas ce passe-droit tu vas pas me faire faire n’importe quoi non plus, fin n’importe quoi si clairement, mais pas tout. Oui cette parenthèse s’adresse à une seule personne, qu’a pas prévu de lire ça, mais s’tu passes par là tu te reconnaîtras si fort.) Et donc bye, et on sort du festival, et on croise deux gens qui nous demandent si on passe pas par Chambéry par hasard, et punk dit en vrai on pourrait presque, sauf que y a pas la place dans le camion donc complexe, et j’manque un bout de la conversation parce que je prends un raccourci en sautant sur un gros muret au milieu des buissons, «y a que toi qui passes par là Bones» oui je sais. (Rien à voir mais j’crois là j’suis en train de me subluxer l’annulaire à force de taper, c’est quoi ce corps en carton, remboursez.) Pis on retrouve le camtar, mais un abruti s’est garé juste derrière, tout contre notre cul quoi, et donc on peut pas sortir. Oui on veut sortir pour aller dormir ailleurs que sur un trottoir en pleine ville sous un lampadaire. Bon, on tente quand même. Et punk étant très doué avec un volant entre les pognes, bah il arrive à nous sortir. Ça tombe bien, parce que même si mon malaise est fini, j’ai toujours autant la nausée et l’impression de respirer sous l’eau, donc rester en ville n’est pas une bonne idée. On se met en route, il check mon état régulièrement parce que ça se voit que ça va pas, et j’finis par capter. Bah oui mon con, t’as nagé aujourd’hui, deux fois même, et t’as oublié de reprendre ta respiration après, t’as oublié de te moucher pour laisser passer un peu d’air. Tu m’étonnes que t’as mal au crâne et que y a rien qui va, malgré le jus. Je m’emploie donc désormais à retrouver ma respiration.

J’adore rouler de nuit. Peut-être parce que c’est pas moi qui conduis, j’sais pas. En tout cas c’est vachement apaisant. Remarque, logique, y a moins de monde sur les routes, moins de bruit, moins de lumière, bref moins de stimuli. On chemine tranquille, pendant que je gère mon état déplorable. Le gps décide de nous emmener sur un petit chemin cahoteux et caillouteux, bien galère de base mais alors de nuit avec un camion de collection c’était rude, enfin rude pour punk parce que moi ça m’éclate (encore une fois, peut-être parce que c’est pas moi qui conduis). Pis on s’pose au spot qu’il a prévu, il nous fait à manger, j’arrive à manger les patates ce qui est un peu un exploit mais j’sens bien que si j’mange rien j’vais me re taper un malaise avant la fin de la nuit, et un peu flemme de le réveiller en sursaut avec des convulsions ou une grosse crise d’asthme parfum y a tout qui tourne. Après t’sais j’parle de convulsions, pas des vraies je fais pas ça, mais j’me mets à trembler un peu trop fort dans ma transpi et si j’me roule pas en boule j’ai pas très envie de savoir ce qui se passe. Mais ça va, tranquille. Et donc à la base il avait une tente à me prêter et moi j’ai mon duvet et un tapis de sol pour gérer, mais au final flemme un peu de passer quatre heures à installer une tente, j’y dis que si y faut j’peux dormir par terre dans le camion parce que j’ai un tapis de sol, bon bref ça finit à deux dans son lit parce que en vrai je prends pas tant de place que ça. (Oui alors ça dépend avec qui, ça va hein.) Par contre on meurt de chaud, déjà parce qu’il fait chaud, mais aussi parce que je suis toujours un radiateur, très pratique en hiver mais c’est pas l’hiver là. On ferme les portes pour les insectes, mais on ouvre les fenêtres pour la température, sauf que l’orage n’est pas de cet avis, donc ça finit en étuve. Écoute, j’ai pas prévu de me faire la nuit la plus reposante, ça va. Pis y a des bruits chelou avec de la lumière au loin, c’est trop bizarre, on finit par supputer un feu d’artifice (feu d’artifleur fleur d’artifice feu dentifrice, moi j’en connais un qu’a trop fréquenté les Crêtes Brûlées et qui adore ça).

J’mets du temps à m’endormir, j’me réveille plusieurs fois, j’arrête pas de bouger dans le lit, d’habitude j’arrive à moins foutre le bordel quand j’suis pas seul dans le lit mais là entre la chaleur et le manque de place, bon, écoute, j’essaie juste de pas faire de bruit quand j’me chamboule. Et puis le matin arrive, je dissocie un peu face à la vitre, et à un moment donné punk émerge et dit bonjour. Ça, c’est le signal pour c’est bon j’ai plus besoin de faire semblant de dormir dans un vain espoir de me rendormir, ça y est on peut commencer la journée. Eh j’suis du matin, moi à cinq heures du mat’ tu m’dis viens on va grimper aux arbres, bah j’te suis et j’beugle. Donc voilà, réveil pas en fanfare (faut pas déconner), mots fléchés et petit dej, et puis ah ouais remettre des vêtements quelle drôle d’idée c’est un scandale dans cette température. En vrai ça va il fait moins chaud qu’hier, mais quand même. Sur la route on tombe sur un vide-grenier, ni une ni deux punk s’arrête et nous fait parcourir le bordel, c’est rigolo. Heureusement, je mets un point d’honneur à ne pas regarder les livres, on se souvient de l’épisode 2018 où j’ai dit mais non t’inquiète je vais pas prendre quarante livres (j’en ai pris que trente-neuf), et puis le cabas a disparu et je n’ai pas pu profiter de mon butin de bouquins. Bref.

Subitement, punk repère une veste qui lui tape si fort dans l’oeil, mais on a plu’ d’argent nous, bon ça va il me reste cinq balles au fond du porte-monnaie donc on prend la veste, la deuxième est au même prix on cherche un moyen d’obtenir de l’argent dans un bled sans distributeur, on s’arrange avec le bar et deux jus de pomme (oui je sais je prends jamais de jus en bar mais là c’est une occasion spéciale c’est pour une veste, pis t’façon j’ai absolument plus la concentration pour prendre autre chose que punk), pis on retourne au stand mais malheur de malheur la veste fut prise avant, punk passe d’une humeur incroyablement joyeuse d’avoir trouvé ce joyau, à un «c’est la pire chose qui me soit arrivée de ma vie ces trois dernières minutes», j’me souviens plus de la phrase exacte mais j’crois c’est ça, en tout cas y a vraiment la notion de pire truc de la vie des trois dernières minutes, ça fait rire une passante d’ailleurs. Pis on regarde les bandanas parce que manifestement chez les punks y a le game des chaussettes et celui des bandanas, j’ai pas choisi mon camp je suis partout. Punk est intenable tout du long c’est trop drôle. Et euh j’sais plus s’il y a eu d’autres événements notables durant cette brocante, juste bah j’préfère rentrer dans punk que dans des inconnu-es mais du coup j’arrête pas, cela dit c’est pas pire que hier dans le magasin où j’ai dû mettre mes chaussettes semellées pour entrer et que du coup mes pieds n’étant pas nus j’les gérais pas du tout donc j’arrêtais pas de lui marcher sur les talons, il a voulu m’amputer du coup.

On reprend la route avec une fabuleuse veste même si pas la deuxième, et puis bah normal les conneries les chansons les tout quoi. Je suis épuisé c’est dramatique, du coup quand on croise une seconde brocante j’crois je proteste, alors qu’en vrai ce serait fun, mais on a plus du tout de liquide là hein, pis punk dit mais on a toute la journée, oui certes mais est-ce que je vais tenir debout c’est la grande question, bon on passe notre chemin tant pis. On refait un arrêt devant l’hôtel des potes de punk, il prend une photo du camtar devant la façade, on repart. Et euh j’sais pas trop, à un moment on se retrouve à Lyon, c’est donc l’enfer, punk me déconcentre de ma panique avec des chansons ça fait du bien. Et puis voilà, on arrive là où il va, je descends, il m’indique le chemin pour trouver mon bus, puis ciao et à la prochaine. J’me perds pas, j’trouve le bus, j’arrive chez moi, et c’est parti pour mourir pendant une semaine. Ou genre quarante-huit heures, après il se passe encore des trucs pendant vingt-quatre heures, et après dodo.



Deuxième partie : évidemment, il y est retourné ce con.


Cymbaline Café, Grenoble, RB acoustique. Oui alors bon j’vais rush la partie rencontre de potes à Grenoble et hébergement, parce que j’ai oublié de demander si j’pouvais raconter sur mon blog, et là j’suis en session récupération de trop de social donc j’peux pas demander j’me repose (en écrivant des pages, oui). On va forcer sur l’anonymat hein écoute. Donc je panique au moment de sortir de chez moi bien sûr, donc j’aurai pas le train que je voulais mais celui d’après, et euh écoute j’arrive à Grenoble et j’me fais récupérer et euh voilà j’en dirai pas beaucoup plus (sauf si je finis pas d’écrire aujourd’hui et que je me souviens de demander à quel point l’anonymat, bon bref). Vers dix-huit heures je suppose, on se met en route pour le concert, qu’est noté à partir de dix-neuf heures trente, on veut arriver pour dix-neuf heures, et au final le concert commence à vingt heures. Écoute tout va bien, on assiste aux balances. Punk en descendant de scène me chope par surprise, oui alors euh écoute je savais qu’il était là mais il a réussi à arriver derrière moi pile dans les trente secondes où j’étais déconcentré, mais du coup bref tout va bien on s’dit bonjour, il est dans le rush j’crois et le bar est particulièrement étroit tout en longueur donc bah euh pas trop le moment de discuter. Nous on se dit on va se poser dehors histoire de survivre, je me colle donc par terre, les pavés sont vachement plus frais pour mon dos que l’air. Pourquoi j’finis toujours par terre moi, enfin finir c’t’un bien grand mot là on est loin de la fin mais bon. On tape la discute à un photographe qu’a l’air aussi anxieux social que nous, enfin moi j’suis surtout sous la table mais écoute.

Et puis le concert commence, entre mon état (j’ai toujours pas récupéré de mon été, l’anxiété a commencé à redescendre environ une semaine après le dernier concert mais derrière j’ai enchaîné sur une semaine d’insomnie vénèr’, p’t-êt’ la pire de ma vie et pourtant tu m’connais j’insomnise dur depuis l’enfance) et la configuration du bar et aussi j’sais pas si y aura des pogos ou bref beaucoup de mouvement ou si ça va être calme et j’vais pas abandonner copaine avec mon sac pendant tout le concert quand même (spoiler : si, un peu), bref je passe les premières chansons à danser le cul sur ma chaise. J’me suis beaucoup hydraté toute la journée, j’attends des félicitations. Bon un coup y a une chanson qui démarre et là c’est bon fuck j’décolle le cul de ma chaise et j’abandonne copaine pour aller remuer mon popotin devant la scène. Quand on porte un pantalon pareil, faut bien gigoter du derch’ sinon ça gling pas assez. Donc bref, concert acoustique, c’est grave sympa, pis du coup les gars sont vachement plus proches du public et peuvent jouer avec c’est fun. Remarque comme a dit punk heureusement que c’est en acoustique parce que avec le groupe complet et tout on aurait pas tenu niveau chaleur. La liquéfaction. J’sais pas où me placer parce que soit je suis dans le passage, soit je suis dans quelqu’un, soit je vois rien vu que j’fais douze centimètres de haut.

C’est cool en acoustique y a des chansons qu’y font pas d’habitude, dont À tous ceux, ce qui aurait fait plaisir à punk parce que t’sais on a aussi passé tout le concert précédent à commencer cette chanson et à la réclamer en sachant pertinemment qu’ils la feraient pas. Moi j’ai beaucoup plus l’habitude de l’entendre par les Crêtes hein. D’ailleurs pour la lancer punk a dit «ça c’est une que les Crêtes Brûlées nous ont piquée, vous connaissez les Crêtes Brûlées ?», j’ai gueulé si fort que j’me suis sûrement fait mal. Et un coup, punk a pété une corde, décidément le punk acoustique c’est violent. Pis y font aussi pas mal de reprises, ou de versions différentes de d’habitude, c’est fun. Quand copaine finit par me rejoindre à l’avant avec mon verre et mon sac, je m’hydrate encore un peu, et pendant que je regarde pas le barman reprend mon verre alors qu’il y restait plusieurs gorgées, oui bon tant pis j’avais qu’à le poser ailleurs. Et euh j’me souviens pas trop de s’il y a eu des événements particuliers, parce que encore une fois : mon état. Dormir, des fois, c’est pas une si mauvaise idée, je crois. Alors viens on dit c’est la fin du concert, c’était trop bien. Oh j’suis sûr y a des fois où j’peux voir un concert et pas le trouver intéressant ou trop bien, mais bah, d’un côté je choisis vachement les concerts où j’vais, donc ouais globalement c’est trop bien. Bref.

On sort, je m’étale sur les pavés, y a des gens qui s’demandent si je suis à l’article de la mort mais t’inquiète c’est la routine, copaine lit un peu mes chansons parce que je mets désormais un point d’honneur à trimballer mon carnet à chansons où que j’aille parce que eh on sait jamais. On finit par se relever et taper viteuf la discut’ à punk et aux autres punks (ouh, l’anonymat, là ça va je pense), et y nous disent eh mais t’sais on joue le 31 octobre à Lyon, viens. Donc bon écoute je sais déjà c’est quoi mon prochain concert, enfin mon prochain de RB parce que y a Vermeil qui joue aussi à Lyon entre-temps, et aussi même j’vais voir Starmania à Lyon (scandale absolu c’est pas Côme qui va jouer Johnny Rockfort, et pas non plus Alex Montembault pour Marie-Jeanne, mais on ira quand même). J’disais quoi moi déjà ? Ah oui on me réclame de venir aux concerts, qu’à cela ne tienne je viendrai donc. Et après on s’en va, on rentre à pieds parce que c’est mieux que les transports quand même, et en arrivant copaine me propose un bain, comment veux-tu que je refuse. J’crois c’était une très bonne idée parce que du coup après j’ai bien dormi. Et en plus on m’a fait un super bon repas. Le lendemain je repars avec des étoiles dans les poches et dans les yeux (j’ai peut-être un peu trop parlé d’un de mes deux sujets de prédilection, non pas les punks, l’autre sujet), et puis forcément copaine me fait goûter un tacos grenoblois, ok j’avoue c’était grave bon. Pis après bah je rentre chez moi, sous la pluie mais eh j’avais pris mon k-way, j’ai fini par retenir la leçon (un peu). Ah oui j’ai p’t-êt’ pas précisé pour les dix-huit derniers punkages (j’les enchaîne cette année c’est ouf) mais j’me tape une sale redescente à chaque fois hein, évidemment. Y en a de plus violentes que d’autres, là ça va c’est vraiment le retour d’Aurillac qu’a été rude. Donc bref, retour maison, dodo. Coma, plutôt.


10 septembre 2024.

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