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Tout le monde déteste ma mère

leoapwal69

A quel point je peux tenir ma mère pour responsable de mon état actuel ?

Je m'explique.

A partir du CM2, j'ai participé au cross du collège (me demandez pas la logique de faire participer les CM2 à un truc de collège c'est pas moi qui fais les règles), jusqu'en troisième donc. Et j'ai kiffé ça, très fort, à chaque fois. (Et j'me débrouillais très bien, j'ai toujours été doué pour courir.) En cinquième, j'ai pu participer au cross départemental, j'ai fini genre juste après la dernière personne sélectionnée pour le régional, j'étais fier en vrai (parce que bon j'ai passé 90% du parcours à être premier, sauf que pas loin de l'arrivée les autres ont commencé à me doubler, normal y a des questions d'aérodynamique ou jsp quoi qui font que être deuxième sur la durée c'est mieux tu te fais entraîner par la personne devant toi, mais moi j'ai pas fait de calcul j'étais là pour m'éclater donc j'me suis éclaté, aucun regret sauf la sombre merde qui m'a bousculé pour me passer devant juste là où on devait se ranger par ordre). Et en quatrième, là j'ai été sélectionné pour le régional. Trop content ! Je rentre tout fier à la maison, j'dis ça à ma mère, et... "Non, t'iras pas, parce que l'esprit de compétition c'est pas bien, jéhovah n'aime pas ça." Mais... Mais CONNASSE en quoi y a plus de compet' en régional qu'en départemental ? Et juste, ton gosse il s'éclate à faire un truc, parce qu'il aime COURIR, tu peux pas le laisser COURIR ?

En vrai j'ai l'esprit de compétition. C'est pas pour rien que j'me suis fait baptiser à douze ans, record de la congrégation où j'étais (en tout cas tant que j'y étais), et avant la pote qui avait genre un ou deux ans de plus que moi. Esprit de compet' à fond, pour le meilleur et pour le pire. Bon. Pas pour rien non plus que ma moyenne a baissé dès mon entrée au lycée (fin pas beaucoup au début mais un peu quand même) : y avait plus de Pintout pour se vanter de ses notes, plus de Pintout à rétamer, donc plus d'intérêt à avoir des 18 ou des 20, plus de chamailleries en mode "eh j'ai eu 0.25 de plus que toi t'es trop nul". (Plus de potes dans ma classe non plus parce qu'en seconde y avait genre quinze personnes que je connaissais, dont la moitié qui me supportaient pas. J'te parle pas de mon arrivée en première S dans un lycée à l'autre bout de la France.)

Mais bref. Esprit de compet' ou pas, juste j'adorais courir, et j'adorais le faire en groupe parce que ça fait une motivation, j'ai jamais su courir seul. J'adorais aussi faire la course avec les fils des potes de mon père etc. Ou les chiens.

Et ma mère, ça elle s'en foutait, tout ce qu'elle a retenu c'est "je veux pas que mon gosse participe à une compétition de plus" (par contre elle m'a inscrit dans un truc de gym et signé l'autorisation pour que je participe à une compet', vise la logique).

Sauf que le sport, au-delà d'être un plaisir, ça me faisait du bien. Et ça m'en fait encore, quand j'y arrive. Là j'suis dans une spirale infernale : j'arrive pas à bouger depuis genre deux ans, j'ai mal partout de base mais moins je bouge pire c'est, et moins je bouge moins j'arrive à bouger, et plus j'ai mal moins je bouge. Bon, j'suis bloqué de toute façon parce que ma tête refuse de faire du sport tant que j'ai pas de maison (soyez autistes, c'est super ! /s), mais...

Dans un autre registre, y a eu le chant. J'veux dire, j'ai toujours adoré chanter, écouter mon père chanter et chanter avec lui, j'avais du coffre et du souffle, et bon bah clairement chanter sans arrêt ça entraîne le souffle.

Sauf que ma mère, elle a jamais aimé ça. Fin elle aime chanter (sa voix est horrible mais elle aime chanter), elle chante à ses réunions de tj etc, mais... elle a jamais supporté ma façon de le faire. Elle m'a critiqué systématiquement. Probablement parce que ça lui rappelait mon père (on va pas se mentir, je chante comme lui et j'aime ça), et vu que c'est un connard c'est normal que ma mère aime pas y penser etc. Mais c'était pas ma faute. (On pourrait parler de sa façon à elle de parler de lui quand j'étais gosse, mais c'est pas le sujet.) Mon père je l'admirais (pour le coup, ça c'est plus du tout le cas), je voulais lui ressembler, le dépasser (au propre comme au figuré : j'voulais chanter plus fort etc, mais aussi atteindre le m90 vu qu'il faisait 1m88, puis 89 (oui mon père a continué sa croissance même après 40 ans, tg), bon clairement niveau taille ça a foiré parce que je dépasse même pas le m65). BREF je disais quoi déjà ? Ah oui chanter. Chanter ça fait du bien, au corps et pas que, mais entendre les reproches incessants de ma mère, ben ça a des conséquences (essaie un peu de me dire que tu aimes ma façon de chanter, je suis incapable d'y croire; essaie même de me contredire quand je dis que je chante faux, je ne t'entends pas). Ma mère m'a seriné que je chantais mal, que je chantais faux en permanence, que ça faisait mal aux oreilles, que je chantais trop fort, que vraiment c'était très très moche, qu'il fallait que j'arrête de forcer ma voix, etc etc etc. Les seules fois où elle a pas détesté, c'est quand j'ai fait de rares tentatives pour chanter aigu et doucement, genre Mon amie la rose de Françoise Hardy. Sauf que bah, c'est intéressant à apprendre, c'est sympa une fois de temps en temps, mais... rien de plus. C'est juste "sympa". C'est pas revigorant, ça fait pas du bien à tout mon corps, ça fait pas vibrer mon âme, ça me donne pas envie de sauter partout. C'est un peu comme un verre de jus de raisin par rapport à plusieurs bouteilles de jus de pomme : ouais, bah, une fois de temps en temps pour varier, pourquoi pas.

Et bref, c'est pas pour rien que j'ai peur de chanter devant des gens, ou même seul dans un appart avec des voisin-es autour... Quand j'étais gosse avec mon père ok j'osais pas chanter seul devant ses potes, mais par contre pour chanter avec lui j'avais aucun mal. Je pouvais pas m'en empêcher : même en connaissant pas toutes les paroles ou en n'étant pas sûr de l'air, du rythme, s'il commençait je le suivais. Maintenant je suis capable d'être au milieu de potes qui chantent, et de rester le seul à ne pas sortir une note. Oh ça me fait mal, mais c'est trop dur d'essayer. (En même temps ça m'arrive aussi de chanter devant des potes ou avec des potes, mais... ça reste hyper compliqué, même sans être seul à chanter, j'ai les mains qui tremblent les poumons comprimés je ferme les yeux etc.)

Et ma respiration est de plus en plus merdique. Chanter m'aiderait beaucoup, mais j'ai peur de déranger les voisin-es, peur de me faire engueuler, peur de chanter trop fort, trop mal, trop longtemps, trop souvent. Peur qu'on se moque de moi. Peur que qqn frappe à la fenêtre et me voie en train de chanter à poil, et mal.

(Bon, j'ai toujours l'impression que les gens me voient et que s'iels m'entendent iels savent direct que c'est moi, si j'écoute une chanson que j'assume pas j'ai l'impression que toute la rue est au courant, entend la musique même si c'est pas fort et sait que c'est moi même si j'suis caché sous la couette, bref, j'ai quelques soucis on va pas se mentir.)

N'empêche que les critiques de ma mère, pendant des années, c'est ptet pas ce qui a déclenché mes trucs, mais ça les a pas arrangés ça c'est sûr.

Et c'est pas comme si elle s'était excusée, ni même comme si elle avait reconnu les faits. Que ce soit pour le chant ou la course. J'aurais pu apprendre à chanter, mais au lieu de ça j'ai juste reçu des critiques, jamais elle a fait le moindre geste pour que j'apprenne. (J'ai bien fait quelques mois de chorale au collège, mais genre, chorale, avec des gens que je connaissais pas et en groupe, la prof se souciait pas de nos capacités individuelles mais uniquement d'avoir un ensemble pas trop dégueu, et en mode très très aigu parce que jsp c'était son kiff, alors que moi ça me fait pas kiffer du tout justement, bref j'me suis cassé parce que c'était plus d'angoisse qu'autre chose, elle nous a même fait chanter RENAUD en version AIGUË DE CHORALE DE GOSSES genre comme les chanteurs à la croix de bois ou quoi, c'était ridicule, sur du RENAUD MERDE.) Et pour la course, elle a pas fait en sorte de m'inscrire dans un club pour que je puisse courir régulièrement avec ou sans compet', nan, que dalle.

Et, ouais, c'est ridicule mais aujourd'hui ça a des conséquences directes sur ma santé en fait. Parce que c'est les deux seules choses (ok, trois, avec la natation, mais bon être en maillot de bain avec des inconnu-es ça m'a toujours tétanisé) qui auraient pu m'aider physiquement sur la durée, et qui pourraient aujourd'hui encore (en tout cas sans aide de médecin).

Alors oui j'lui en veux. Et oui ça paraît ridicule de rester bloqué à ce point sur un refus de compet' au collège, mais... jsp ça m'a brisé en fait. Un peu comme la réaction de mon grand frère quand j'ai eu mon brevet mention TB (*air dédaigneux* "ton bac tu l'auras avec la même mention que moi", AB donc, bon du coup comme j'ai pas passé mon bac je l'ai fait mentir hahahahaha.. haha..).


19 octobre 2020.

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