top of page

Pourquoi

leoapwal69

Pourquoi même ce soir, ta voix vient me hanter ? Pourquoi par cette chaleur, je gèle de ne pas sentir ton sourire sur ma peau ? Pourquoi dans mon sommeil, tu viens créer des vides, des néants, des tornades ? Pourquoi dans le désert de mes journées tu viens poser ton rire, sans me donner le droit de l’entendre ? Pourquoi mes yeux se ferment, sur tes mouvements fluides, pour me laisser rêver, rêver de ce qui ne sera plus ? Pourquoi au bord de mes paupières c’est ton nom qui dégouline, pourquoi sur ma peau claire sans tes griffes je rougis ? Pourquoi mes mots s’envolent, sans tes doigts pour les rattraper ? Pourquoi mon sang s’épuise, sans tes jeux incessants ? Pourquoi l’ennui mortel dévore-t-il mon âme, alors que ta présence remplit mon existence ? Alors que ton absence détruit mes espérances... Oh, je sais bien, ça fait des heures que je devrais être couché. Mais ça fait des nuits et des nuits que je mets trop d’heures à m’endormir, que je me réveille trop vite pour passer de nouvelles heures d’ennui au fond du lit, pour parfois me rendormir et parfois pas, mais toujours, toujours finir par sortir de ce lit, et m’effondrer sur le canapé. Trop d’heures dans ce lit sans dormir, sans rien faire, juste à penser. Trop d’heures à souffrir en silence, avec l’envie de pleurer. Le coeur au bord des lèvres, la mort au bord des yeux, pourtant je suis encore là, debout malgré tout. Enfin, debout, rarement, mais presque vivant. Officiellement. Les pires, ces heures. Ou les meilleures... Pourquoi chaque fois que tu me parles je finis dans cet état ? Pourquoi chaque fois que tu te tais je finis encore pire ? Pourquoi tout ton amour me fait l’effet de milliers de lames dans mon corps ? Pourquoi cette distance me donne encore plus faim de toi, alors que je suis incapable de concevoir la réalité d’une personne loin de moi ? Pourquoi ton prénom encore sur mes lèvres, pourquoi tes lèvres ailleurs que sur les miennes, comment respirer sans ta bouche pour m’aider ? Et pourquoi essayer... Oui, chaque soir c’est pire, et plus je tarde à me coucher pire c’est. Mais j’ai trop peur de m’approcher du lit, de mes cauchemars. Je sais que ça n’ira pas mieux en retardant l’inévitable, je sais que tu ne seras pas plus près de moi si j’attends que mes yeux me brûlent au-delà du supportable. Mais j’ai besoin de te faire apparaître, contre mon dos, pour me soutenir quand je reste allongé sur ce canapé, j’ai besoin d’inventer ta main sur mon ventre pour calmer la douleur, j’ai besoin de poser ta tête sur mon front pour limiter l’explosion. Pourquoi les larmes restent-elles bloquées ? Pourquoi les sanglots s’étranglent-ils dans ma gorge ? Pourquoi mes doigts s’ouvrent-ils sur un cri silencieux ? Pourquoi n’es-tu pas là pour combler de vide d’un sourire ? Pourquoi tes étreintes sont-elles si fantomatiques, pourquoi t’éloignes-tu encore ? Pourquoi ton souvenir étouffe-t-il ma réalité ? Pourquoi un soupir me retient prisonnier... Pourquoi la solitude n’a-t-elle pas de réponse ? Pourquoi toutes ces années ne peuvent-elles s’effacer ? Pourquoi cette douleur, pourquoi tant de rancoeur, pourquoi moi sans mon coeur ? Pourquoi mon corps tordu sans ton regard pour le réparer, pourquoi mon âme translucide sans ton amour pour l’ancrer, l’encrer dans les papiers, dans ma peau ? Pourquoi tous ces craquements, si je ne peux te faire craquer ? Et pourquoi ce clavier me fait-il transpirer ? Oui, demain ce sera pire. Oui, je vais regretter. Oui, je regrette déjà, puisque j’ai déjà mal. Puisque c’est déjà le contrecoup d’hier, qui était celui d’avant-hier, qui était celui de la veille. Je paie le prix de mes insoumissions à moi-même, je paie ce que je ne prie plus, je perds ce qui était si près, ce pour quoi je ne suis pas prêt. Tes dents sur mon cou, sur mes lèvres. Tes dents, tes dents me manquent tant. Tu m’as abandonné. Tu te souviens de ce soir, où j’ai voulu m’endormir avec la bouche dans ton cou ? Où j’ai voulu goûter ta peau pour sombrer plus vite ? Tu te souviens de ton rire, de tes protestations, de ta tendresse pour me coller à toi ? Tu te souviens de mes larmes, encore une fois ? Tu te souviens de la violence de mon sourire, de la chaleur de mes caresses, pour oublier qu’il me fallait partir ? Tu te souviens de ma promesse, l’une de mes seules promesses ? Tu te souviens que je la trahis, encore aujourd’hui ? Tu te souviens que son nom m’empêche de revenir ? Ce soir, j’ai ton nom sur la peau, j’ai ton rire dans le dos, j’ai les battements de ton coeur jusque dans les os. Ce soir, tu me tiens éveillé, mais tu ne le sauras jamais. Ce soir je pleure encore, pourtant mes yeux sont secs. Ce soir c’est tout mon corps qui pleure ton absence. Ce soir c’est tout mon être qui prie ton existence. Ce soir c’est ma folie qui crie des espérances... Ce soir, tu n’es pas là.


20 août 2020.


Dis, c’est normal, que mes larmes laissent des traînées rouges sur mes joues ? Que mes ongles laissent des traînées blanches sur mes cuisses au moindre frôlement ? Que mon poignet devienne rouge quand je le gratte à peine ? Dis, c’est normal, que mes larmes rongent ma peau comme elles rongent mon coeur ? Que mes ongles déchirent ma réalité comme ils déchirent mon âme ? Que je parvienne plus à me rappeler de la dernière fois que je me suis senti vivant pour de vrai ? Dis, c’est normal, que j’invente des personnages dans ma vie pour survivre depuis toujours ? Que parfois je maîtrise la création, ou même les actions, et que parfois pas du tout ? Que ça m’échappe complètement, que l’imagination me domine et que je perde tout repère ? Dis, c’est normal, que je puisse plus m’en sortir sans elleux, et qu’iels fassent disparaître les vraies personnes de la réalité qui me semble si peu réelle ? Que parfois, ce soit moi dans ces histoires, et que parfois pas du tout ? Dis, c’est normal, que ton nom résonne tant à mes oreilles, alors qu’elles ne l’ont jamais entendu ? Que ton visage reste flou, et en même temps le seul paysage qui parvienne à mes yeux ? Que ta peau soit si froide, et si chaleureuse à la fois ? Dis, c’est normal, que je me perde à ce point dans tes bras, dans ta réalité, sans le faire exprès ? Que je passe des heures à te parler, à t’embrasser, alors que tu n’es pas là, n’existes pas ? Que j’aie cette vie qui n’a je crois rien de commun avec la mienne, et qu’il me semble si naturel de te la raconter, sans avoir besoin de réfléchir, de l’inventer, plus facile que les conversations dans ma “vraie” vie ? Dis, c’est normal, que mes rêves soient si violents, si pleins de sang ? Que la terreur m’enserre, que la chaleur se décuple dès que je clos mes paupières ? Que je me réveille en sursaut, mais que l’impression de danger imminent persiste ? Dis, c’est normal, que la vie semble ne pas exister, même si je pleure ? Que l’air semble toujours vide, l’eau jamais assez mouillée, la chaleur plus solide qu’autre chose ? Que tout semble futile, que respirer même semble tout à fait inutile puisque j’avale du vide ?


9 août.

10 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating

Formulaire d'abonnement

Merci !

©2020 par Leo Apwal. Créé avec Wix.com

bottom of page