La vie c’est chelou des fois, le temps passe et se mélange
Ce matin dans les flocons, le soleil se reflétait
J’étais dans ce parc, au froid, transpirant et grelottant
Sous les arbres à écureuils, été hiver et automne
Mais mon printemps c’était toi, je t’ai souvent rêvé ange
L’an dernier sur cette place, tu brillais et m’embrassais
Le rire dans l’eau qui s’envole, et dans tes yeux épatants
C’est pour pouvoir t’oublier que je te rejoins en somme
Pour t’aimer que je m’enfuis, pour ton sourire que je meurs
Le temps m’emporte et m’épuise, sa chanson sera ma tombe
Je m’éclipse dans la nuit ou virevolte sous la neige
Je me perds dans les étoiles, tes lèvres en étendard
Souvenir si délicieux au goût de fruits et de fleurs
Cette nuit noyée de pluie conservera dans la combe
Nos silhouettes entrelacées que les feuilles mortes protègent
Les arbres ruissellent d’amour, tu m’as quitté sans retard
L’an dernier, voici mille ans, une éternité dans l’âme
Et la mort sur les pavés, notre histoire dans le regard
J’erre sans but et sans honneur, je te rejoins sur la butte
Où tu m’aimes ce soir encore, et depuis le crétacé
Dans les feux de ce volcan, je me répands sur les flammes
Assommé et desséché, je me réveille, l’air hagard
Chaque nuit loin de ton lit, je perds la mémoire, je bute
Sur ta tendresse assassine, ton amourescence glacée
Le plomb fond dans mes veines bleues, je piétine tous les fruits
De notre espérance à deux, je laisse aux cendres les heures
Que ton bonheur faisait naître en mon cœur de solitude
Sur le fil de ton silence, mon déchirement est une ode
Tes baisers et tes envies ont raison de ma folie
Je glisse sur ton doux sourire, m’éparpille de ton odeur
Sur le marché où hier nous marchions en certitude
Avec ta main dans la mienne, demain je serai ton aube
Tes baisers et tes envies ont raison de mon présent
Et ta présence me grise, je frise le délit d’y croire
Quand meurt le soir de nos rires, c’est sur ton nom que je pleure
Et si ton épaule m’accueille, c’est qu’en ton sein vit encore
La lueur cruelle, vibrante, ce que nos ébats d’antan
Ont construit, des mois durant, et si je perds la mémoire
C’est ton ciel qui me nourrit, et qui réfrène mes ardeurs
Toi, doux et froid à la fois, brûlant, dur, sur les accords
De la mélodie du temps qui noie mes espoirs d’hiver
Moi, fébrile, bruyant, fripon, parfois perdu, éperdu
Les notes qu’égrènent mes larmes se fondent dans l’éternel
Car en ce soir de novembre, je viens de te rencontrer
Les années de notre amour se perdent dans l’univers
Le crépuscule de mes jours vibre des espoirs déçus
La brume de ma conscience nage dans une étincelle
Fait de toi un ange déchu, parmi les astres nacrés
Ce soir j’ai le mal de toi, trop de temps dans mes blessures
Ton visage illumine l’eau, me voit pour la première fois
Dans la fontaine où naguère nos deux pieds se sont frôlés
Quand demain sera hier, enfin pourrons nous aimer
Si l’absence glace mes os, dans tes bras je me fissure
J’ai bu à tes idéaux, construit ma vie avec toi
Le zénith de nos couleurs sombre dans l’aube éthérée
Et notre premier baiser sonne le glas de mes étés
29 novembre 2023.
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