Suicide-moi

Bon.

Faut qu'on parle.

Je sais plus comment le dire, pour qu'on m'entende.

Les identifications fb, faut arrêter. Parce que ça m'angoisse. M'identifier sur mes propres posts, ou en réponse à mes propres comm', ça m'angoisse. Parce que de toute façon je vais recevoir une notif', sauf que s'il y a identification, ben je reçois la notif' différemment, et fin bref au lieu d'avoir une seule notif' par fil de comm' j'me retrouve avec plein de notif' différentes, et c'est méga chiant. Et angoissant.

Là j'en suis rendu au point où, à chaque notif', j'angoisse, avant de voir s'il y a une id ou pas. C'est plus possible.

Si tu veux m'id sous une image de chat sur une page, pas de souci (sinon tu peu juste me l'envoyer par mp). Si tu veux m'id dans un post parce que c'est rigolo (jsp le sujet t'a fait penser à moi ou juste tu cites un moment avec moi ou bref osef), pas de souci.

Mais si je suis déjà dans la place, bah ne m'id pas. Si on est plusieurs, tu peux juste écrire "Leo", au lieu de tag "@Leo Apwal".

Vraiment, ça a l'air de rien mais j'hésite à désactiver mon fb avec ces conneries en fait. Parce que j'en peux plus. J'ai écrit un article fb sur le sujet, j'essaie de le dire aux gens qui m'id, mais j'en ai marre, les gens s'en rappellent deux fois et puis basta. J'en peux plus.

Et aussi, va falloir apprendre à respecter mon consentement dans les conversations. Oui j'emploie des grands mots. Parce que l'impact sur moi est dévastateur.

Quand je dis "stop", quand je demande d'arrêter, faut arrêter. Parce qu'en fait, pour que j'en arrive à *dire* que c'est trop, qu'il faudrait arrêter, que je peux pas en parler, c'est que c'est déjà en train de mettre en sale état, et que je ne *peux pas* continuer la conversation. Enfin, si, mais au prix de ma santé, et à côté de ça je suis rarement capable moi-même de juste arrêter de répondre, de trouver une occupation le temps de me calmer.

Donc si tu continues, au lieu de juste dire "ok on en parlera plus tard" ou "ah merde déso à demain" ou jsp quoi, ben moi je vais passer mon temps à me justifier, à dire que je sais pas, je sais plus, je peux pas, et accumuler les arguments insensés, parce que je suis plus en état.

Une fois que je manifeste mon besoin de mettre fin à une conversation (pas forcément définitivement), très rapidement je commence à avoir un discours décousu, parce que mon cerveau cherche à répondre absolument, mais mes capacités cognitives sont altérées, je peux juste pas avoir une réaction raisonnable, ça ne *fonctionne pas*. *JE* ne fonctionne plus.

Si tu veux avoir une vraie conversation avec moi, avec le moi qui est capable d'aligner trois mots, bah faut accepter de parfois remettre la conversation à plus tard si tu vois que je suis plus là, et de *toujours* respecter quand j'en fais la demande. Parce que sinon je peux juste pas me sentir assez en confiance pour discuter avec toi.

C'est vraiment crucial. Et vraiment dévastateur quand pas respecté.

Oui je fais ce post parce que c'est ce qui s'est passé hier.

Pas pour afficher des gens ou quoi, j'ai aucune envie de dire qui ni à quel propos (et si tu sais, merci de ne pas donner de précisions).

Mais juste, parce que du coup, ça m'a totalement empêché de remarquer que l'ordi s'était encore débranché, et donc il s'est déchargé, et quand qqn a eu besoin de moi bah j'ai pas vraiment pu l'aider, l'ordi s'est éteint. Oh, c'est un hasard hein, sauf que... Sauf que j'ai passé plusieurs heures en crise à cause d'une conversation qui refusait de s'arrêter. Sans parler de la frustration de pas réussir à me faire comprendre, de la colère de voir que mes propos étaient déformés (volontairement ou non je m'en fous ça change rien), de la peur que ça dure encore et encore et que de nouvelles personnes arrivent et que ça vire au harcèlement sur moi qui ne sais plus parler. Et du sujet qui était particulièrement sensible pour moi (et pour plein d'autres), ce qui a largement amplifié le choc.

J'ai encore fait des cauchemars cette nuit. Et aujourd'hui, j'avais très peur de retourner sur fb. Je suis encore en angoisse.

Hier soir, quand j'ai senti une corde sur mon cou, quand elle a commencé à serrer et à tirer, j'ai compris que c'était pas possible. Je me suis vu aller dans ma chambre pour me pendre, pour de vrai. J'ai failli le faire. Le seul truc qui m'en a empêché : je sais très bien qu'il y a pas de corde ici, et pas de truc pour en accrocher une dans la chambre. Du coup j'ai dû gérer la chose autrement : j'ai gueulé. Et comme j'étais en mutisme, j'ai gueulé avec le clavier. J'ai gueulé, j'ai sûrement insulté, en tout cas j'ai gueulé qu'il fallait me laisser tranquille.

Bon, la conversation s'est arrêtée. Mais les dégâts étaient faits. Parce que je ne sais pas me faire entendre, et parce que les gens ne comprennent pas que je suis en permanence sur le point de craquer. Les gens n'entendent pas que je les supplie d'arrêter parce que j'essaie de survivre. Parce que je suis pas capable de le verbaliser. J'arrive à peine à dire "là je sais pas trop quoi dire".

Alors, j'ai besoin que toi, tu fasses attention. Que tu écoutes, si je dis que je peux pas, que je sais pas. J'ai besoin que tu réagisses vite, que tu comprennes vite, et que tu n'insistes pas.

Parce que c'est loin d'être la première fois. C'est courant, et à chaque fois ça laisse des marques. Sur moi. Peut-être sur les autres aussi, j'en sais rien. Là tout de suite je m'en fous, d'ailleurs.

C'est ça la conclusion : j'en ai plus rien à foutre de vous toustes. Si tu me fais mal, je mords. Si tu ne m'écoutes pas, tu dégages. Je peux plus me permettre de faire passer mes besoins au second plan. Parce que c'est ma vie qui est en jeu, et même si je reste très très suicidaire avec à peu près zéro envie de vivre, bah j'ai pas envie que le truc qui me fera lâcher prise pour de bon soit une connerie de dispute qui refuse de s'arrêter. Genre, déjà flemme, et en plus je sais très bien que justement ça altère mes capacités et ma personne en fait, je sais que dans ces moments de crise je disparais pour laisser la place soit au gamin apeuré que j'étais et qui tremble dès que quelqu'un hausse la voix, soit à l'espèce de barrière de protection qui envoie chier tout le monde. Alors oui ça fait partie de moi, mais si je meurs dans cet état y aura aucune certitude que c'était bien ma volonté.

Et en plus j'suis à peu près sûr que si ça arrive les gens qui se seront engueulé-es avec moi s'en voudront, se sentiront responsable, et clairement... ce sera pas faux. Donc si tu veux avoir la conscience tranquille, laisse-moi le temps de récupérer entre deux disputes, n'insistes pas en boucle, et accepte aussi que j'aie pas réponse à tout.

J'dis pas ça pour qu'on me laisse dire ce que je veux sans conséquences, ni pour que tout le monde se couche sur mon chemin. Mais pour que tu aies conscience que tes actes à toi ont des conséquences sur moi. Y a pas de raison pour que tu me marches dessus impunément. Donc juste, respecte-moi, et assume.