J’dégaine mes rimes comme des chaussettes j’pérore et j’frime pour des choses bêtes
C’est facile d’enchaîner les vers même quand j’sais plus à quoi ça sert
J’écris pour pas vivre ma vie pour réaliser mes envies
Les paradoxes moi je les croque les imprévus je les provoque
Je poétise c’est irréel je minimise toutes mes séquelles
Je jongle avec les mots à la pointe d’un stylo
Ma plume est aiguisée j’y vois le sang perler
Tout mon corps glisse et face au monde mon cœur s’efface
Tant que rien ne m’arrête, poète pouet-pouet
J’ai peur du dictionnaire de rimes et de celui des synonymes
Si j’y touche j’suis pas écrivain si j’triche j’parlerai toujours en vain
Est-ce que j’peux être un vrai poète les mots sont que’q’ part dans ma tête
Au fond j’sais pas p’t-êt’ que j’me mens si y sortent pas au bon moment
C’est qu’c’était soit pas le bon mot soit pas l’bon moment pour mes maux
Je jongle avec les mots à la pointe d’un stylo
Ma plume est aiguisée j’y vois le sang perler
Tout mon corps glisse et face au monde mon cœur s’efface
Tant que rien ne m’arrête, poète pouet-pouet
Je crie dans l’vide et chaque matin je vomis des alexandrins
Comme on ingurgite des 8.6 ou comme on s’imagine être cis
Je fais semblant j’ai que d’la gueule mes textes s’effondrent quand j’me sens seul
S’tu creuses un peu j’tombe dans l’néant je puise mon encre dans l’océan
Comme pour trouver d’la profondeur à mes trauma’ tout c’qui m’écœure
Je jongle avec les mots à la pointe d’un stylo
Ma plume est aiguisée j’y vois le sang perler
Tout mon corps glisse et face au monde mon cœur s’efface
J’aimerais que tout s’arrête, pour le poète pouet-pouet
7-9 juin 2024.
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