Tous les matins t’as la nausée, tu sais même pas si t’as dormi
Tous les matins, envie d’chialer, comme si t’avais encore merdé
Tu pars en couilles, tu sais qu’c’est nul, pourtant tu peux pas t’empêcher
D’essayer encore et encore, de te perdre pour te trouver
Mais tous les jours c’est la même chose, tu bloques tout net en quelques s’condes
Tu pètes les plombs, tu trouves un truc, encore une raison à la con
Tu fais d’mi-tour et tu t’promets qu’la prochaine fois ce s’ra la bonne
Au fond tu sais très bien pourtant que demain sera comme hier
Un éternel recommencement, cercle vicieux où tu t’enlises
Et tu t’enterres, et tu t’entêtes à nier la cruelle évidence
Malgré les années, la distance, tu es encore entre leurs mains
J’aimerais faire sauter les verrous que ces ordures ont mis sur moi
Leur péter l’nez, leur couper l’cou, choisir ma vie, vivre mes choix
Tu veux du neuf, tu veux du sale, tu veux sortir de ta routine
Tu veux prendre l’air, cramer la salle, tu veux qu’ta salive leur fasse mal
Tu veux partir, tu veux mourir, ton cadavre sur leur liste noire
Tu veux qu’ça change, tu veux qu’ça bouge, tu veux pouvoir leur échapper
Alors tu tentes, tu t’fais du mal, tu cherches encore d’autres manières
Et puis enfin, tu trouves l’idée qui va te laisser respirer
Tu ouvres en grand toutes les fenêtres, et tu arraches même toutes les portes
Tu t’fais c’qu’on t’a fait, finalement, mais là c’est toi qui l’as choisi
Et tu détruis méthodiquement c'qu’on te forçait à préserver
J’aimerais faire sauter les verrous que ces ordures ont mis sur moi
Leur péter l’nez, leur couper l’cou, choisir ma vie, vivre mes choix
Dans ta tête c’est toujours l’bordel, t’as entassé tous les trucs crades
Tu collectionnes les idées moches, t’as beau lutter, parasité
T’entends leurs voix te répéter «quoi qu’il arrive il le saura»
Le monde entier lit tes pensées, il est partout, il est en toi
Rien ne sert de lutter, il voit, tant qu’tu respires, lui il te sent
Si tu dérapes on te dénonce, si tu penses mal on te défonce
À force de toujours contrôler, t’as dans l’crâne des putain d’balances
Qui s’font un plaisir d’répéter si tu faillis, s’tu penses pas droit
Une armée d’pions pour t’surveiller, épier tes moindres faits et gestes
Désobéis et tu verras comme ça fait mal d’être un paria
J’aimerais faire sauter les verrous que ces ordures ont mis sur moi
Leur péter l’nez, leur couper l’cou, choisir ma vie, vivre mes choix
T’as mal aux os, et sur ta peau t’écris tout c’que tu t’fais subir
Tu paies de ton sang, de ta chair, pour exorciser tes démons
Et malgré ça, au fond d’tes tripes, tu sens encore et pour toujours
La brûlure de leurs idéaux, le poison des sous-entendus
La menace gronde un peu plus fort, le tonnerre enfle sous ton crâne
Mais cette épée de Damoclès c’est toi qui l’as placée ici
Si le ciel te tombe sur la tête, ce s’ra la faute au paradis
T’avais rien d’mandé à personne, on t’a donné cette vérité
Comme des menottes pour ton esprit, et on t’a dit «maintenant choisis
Mais choisis bien comme on t’a dit, fais bien tout comme on t’a appris
Tu s’ras à jamais responsable de cette décision cruciale
Et le poids de la connaissance n’attend pas qu’tu sortes de l’enfance»
J’aimerais faire sauter les verrous que ces ordures ont mis sur moi
Leur péter l’nez, leur couper l’cou, choisir ma vie, vivre mes choix
Alors tu cries, tu gueules au monde toute la douleur, toute la rancœur
Tu prends la place de toutes tes peurs, tu bombes le torse pour exister
Tu veux sortir de ce malheur et la colère devient moteur
Tu sens monter un feu nouveau et tu embrasses cette violence
T’façon t’es rien, t’as rien à perdre, faut qu’toute cette rage sorte au grand air
T’as d’la voix, ouais, t’as même que ça, alors tu gueules ce monde amer
Qu’a pas voulu te voir grandir, qui cherchait juste à te modeler
Te rendre docile, te faire œuvrer à sa domination, quel style
Tu vas lancer des mots pourris, tu vas venger ceux qu’ont rien pu
Faire trembler les anciens, tu s’ras le cri de ceux qui n’ont rien dit
J’aimerais faire sauter les verrous que ces ordures ont mis sur moi
Leur péter l’nez, leur couper l’cou, choisir ma vie, vivre mes choix
30 novembre 2023.
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