Dans le creux de son lit et de sa chambre éteinte
Elle attend
Dans son oreiller sec, pour un instant encore
Dans sa chemise de nuit et son morne décor
Dans ses murs nus et gris, du plafond jusqu'aux plinthes
Elle attend
Son sourire tremble un peu, le nez dans le tissu
Elle attend
Ses yeux clos se contractent et sa gorge frémit
De ses doigts gourds s'échappe un murmure dans la nuit
Son ventre tord ses bronches, et le dos tout bossu
Elle attend
L'instant est bientôt là, il ne tardera plus
Elle attend
La boule enfle et remue, le feu naît dans ses joues
Ses paupières piquetées d'océan s'ouvrent et jouent
A emprisonner l'air, et dans son corps perclus
Elle attend
En elle le flot résonne, se rue contre son coeur
Elle attend
Le silence l'oppresse, comment rester discrète
Si aucun bruit ne couvre sa routine secrète
Ses halètements sourds, sa misère, sa stupeur
Elle attend
Enfin le barrage cède, les vagues se déchaînent
Elle s'effondre
Ses pupilles enflammées laissent couler la lave
Sa poitrine fébrile se libère de l'épave
Etouffant l'incendie de sa peau, de sa peine
Elle s'effondre
Dans ses draps doux et frais, voluptueux et moelleux
Elle s'effondre
Le monde l'abandonne, elle se perd dans l'errance
L'inconscience la gagne, enfin la délivrance
Dans son triste silence, et jusqu'au prochain feu
Elle attend
8 octobre.
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