J'ai ton nom sur la peau et tes crocs dans les os
J'ai le coeur sur ta main, perds mes yeux dans les tiens
J'ai ton souffle en écho des frissons dans mon dos
J'ai tes mots incertains et l'espoir qui revient
Je devrais le savoir, l'horizon reste noir
Chaque fois je m'emballe et me prends une balle
Je finis seul, ce soir je ne veux plus y croire
Dommage collatéral, je n'irai pas au bal
Sans jamais te chercher je sais où te trouver
Au coin de mon regard ou quand je pique un fard
Tu emplis mes pensées, je ne cesse de rêver
Pourtant tu te fais rare, je sais qu'il est trop tard
L'espace est illusoire, tu es là sans me voir
Je ne suis qu'un repas, de l'aube jusqu'au trépas
Décoration rasoir, objet qu'on laisse choir
Je trébuche en tes pas car je n'existe pas
Je m'éclipse, m'égare, circule l'air hagard
Sans jamais t'émouvoir, sans doute sans savoir
Tu croises mes sens épars, me bouleverses sans égards
Inverses ma mémoire, je tombe en ton pouvoir
J'ai ton nom sur la peau, mais toi manque de pot
Tu ne sais rien de moi, n'éprouves aucun émoi
Je ne suis qu'un tableau, image sans repos
Dans la galerie des mois que tu vis en ces bois
Tu croules sous les visages, les sourires les mirages
Je ne suis pas des vôtres, rien qu'un parmi les autres
Mon âme est ton otage, mon esprit d'un autre âge
Je dois prendre la porte, je suis mauvais apôtre
Tu sais j'ai essayé, tout fait pour t'oublier
J'ai jeté tous mes biens, j'ai vécu comme un chien
Pour pouvoir te rayer, mais j'ai les poings liés
Par un rituel païen, l'horizon n'craint plus rien
26 septembre.
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