L'été s'étalait, une chape de malheur
Le désespoir pur enserrait mon coeur
Les craintes et les peines broyaient mes genoux
Pas d'échappatoire pour mon corps trop mou
Le soleil cuisant effaçait ma vie
Les heures et les jours brûlaient mes envies
Tant de fois déjà j'avais essayé
De trouver une âme pour me relever
Tant de déceptions, de chances avortées
Ce soir-là encore les fleurs ont fané
Sans que batte un sang contre mes pensées
Puis dans la lumière tu t'es avancée
Émue du voyage tu voulais dormir
Dans mes bras tremblants tu pouvais sourire
Pourtant j'avais peur, trop peur d'avoir mal
De te déchirer en un soir spectral
Le voile de misère qui fermait mes sens
Par trop malmené, imbibé d'essence
Refusa d'ouvrir son antre à la vie
Un nouveau futur n'était pas permis
Et des mois durant j'ai tenté de croire
Que tu étais celle, qu'on allait pouvoir
Car tu me changeais, portais mes angoisses
J'étais convaincu de porter la poisse
Mais tu persistais à m'accompagner
Me sourire plus fort malgré mon passé
Et cette fois peut-être, oui cette fois peut-être
Les choses changeraient, je voulais m'y mettre
Les crises de colère, les peurs, les regards
Les regrets, les pleurs, les cris, les bagarres
Tout a continué, tout s'est enchaîné
Tout a empiré, tout s'est entraîné
Toi et moi le soir, les yeux dans le noir
Toi et moi la nuit, les yeux dans l'oubli
Toi et moi le jour, les yeux devenus sourds
Toi et moi, matin, les yeux de chagrin
Toi et moi ici, les yeux sans l'esprit
Toi et moi dehors, les yeux dans la mort
Toi sans moi ailleurs, moi sans toi des heures
Et la mort dans l'âme, j'ai fermé mes larmes
On s'est fait du mal, on s'est fait trop mal
J'ai fait des erreurs, instinct animal
On a essayé, failli se détruire
J'ai tout fait rater, j'ai voulu séduire
Un monde inconnu, trop inaccessible
Un monde de douceur décrit dans la bible
J'ai souhaité trop fort effacer mes torts
J'ai noyé nos chances, brisé leur essor
L'été m'a trouvé, écrasé, mordu
Dans le soir brûlant j'ai perdu mon but
L'automne a choisi d'ouvrir une porte
Pour que de ce cercle vicieux l'on se sorte
Retenant toujours mes larmes indues
Je dois décider, rien ne m'était dû
Seul dans mes ténèbres j'ai le crâne ouvert
Pour te rendre enfin ta liberté claire
Prétendre sourire, ou rester de marbre
Quand mon futur est pendu à un arbre
Parce que je n'ai pas le droit d'en souffrir
Si je t'aime je dois te laisser partir
21 octobre.
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