Quand le feu du désir brûle mes bras glacés
Quand la lave à nouveau envahit ma peau fine
Quand l'océan de flammes tambourine à mes tempes
Surmonter l'évidence ne saurait m'effleurer
Je succombe à l'envie, la tendresse assassine
Car ce feu est mon âme qui s'élance sur la rampe
Métallique et caustique de mes doigts acérés
Dans le creux de ma chair je dessine un futur
Brûlant, incandescent, avenir enflammé
Je libère les braises de leurs cendres serrées
Je ravive les flammes qui aux larmes carburent
Et dans une étincelle je vais me rallumer
Le volcan sous ma peau s'épanouit et fleurit
Gronde et vibre et résonne l'écho de sa chaleur
Je transpire sous le voile de cette envie violente
Je m'adonne au péché et ma chair se flétrit
Le désir me consume, calcine mes humeurs
Assouvi, il me brûle plus que l'onde précédente
Les vallées et les plaines qu'il laisse derrière lui
Ruissellent d'un or pur, liquide et incendiaire
Qui bien vite durcit au contact abrasif
D'un air glacé, blessé, pour qui plus rien ne luit
Je perds ce qui me crée et crée ce qui me perd
Vers d'autres cieux fanés je coule d'un pas vif
Ma bouche me libère, me tue, me rend la vie
Se délecte du mal, et du sel qui me ronge
Elle dessine l'absence et me rend ma substance
L'impatience palpite au creux de mon envie
Je m'étire et m'enroule, tel un chat qui s'allonge
Repus, pourtant jamais satisfait de ma danse
J'ai encore soif, encore, j'ai le corps en fusion
Le métal dans mes veines chauffe à blanc ma luxure
Je subis les assauts qui conduisent à l'ivresse
Un sursaut de vigueur me mène à l'implosion
Ma main glisse et dérape, ma peau chante et murmure
Au gouffre qui me happe un aveu de hardiesse
Mes doigts créent un chemin vers le froid qui m'appelle
Sans m'apaiser, l'eau claire avale ma carcasse
Je me noie dans mes crimes, profane l'immaculé
Putréfie l'onde pure, surface de scalpel
Par mon cadavre vif dont la peau pèle et casse
Liquide opaque, poisseux, pas de miraculé
9 octobre.
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