Cauchemar enraciné
- leoapwal69
- 18 sept.
- 3 min de lecture
Ça y est j’suis reparti dans ma boucle infernale
Une playlist bien précise que je connais par cœur
La première à chaque fois c’est «Parler à mon père»
On enchaîne sur «Mon Vieux» même si beaucoup trop lent
«Viens viens» même si ma mère y voyait de l’inceste
Puis je lance Noam «Viens maman on va danser»
Et «Maman oh maman» je sais personne connaît
Mais là où j’ai grandi c’était devenu un hymne
On finit en fanfare Tit’ Nassels «Emmène-moi»
Ça r’vient de temps en temps et toujours dans cet ordre
Tu le devines sans doute oui j’ai encore rêvé
Que j’me faisais violer par des gens d’ma famille
Pourquoi tu me violes (violes)
Jusque dans mes rêves (rêves)
Même dix ans après (près)
J’y peux rien j’en crève (crève)
Je saurai jamais (mais)
Ce qui s’est passé (sé)
J’sais pas si c’est vrai (vrai)
Mais ça m’fait gerber
Les gros plans sur ta teub ou la sienne ou la vôtre
Les sensations précises et beaucoup trop vivaces
Qui me restent dans la gorge bien après mon réveil
En larmes je serre les fesses car j’ai sur toute la peau
Trop de mains qui essaient de rentrer n’importe où
Le monde devient poisseux tout est une agression
Et puis cette voix qui chante du fin fond du cauchemar
Que je dois la fermer que tout ça c’est ma faute
Que j’aurais dû me taire mais à quoi je pensais
Quelle idée de crier d’appeler au secours
Pendant qu’ton frère te viole qu’est-ce que c’est que ces mots
Tais-toi donc t’as pas honte que vont dire les voisins
Pourquoi tu me violes (violes)
Jusque dans mes rêves (rêves)
J’y peux rien j’en crève (crève)
Je saurai jamais (mais)
Ce qui s’est passé (sé)
J’sais pas si c’est vrai (vrai)
Mais ça m’fait gerber
Chaque fibre de mon corps rejette les flashs qui bouclent
Je me tords me débats contre ces gerbes acides
Ces caresses amères dont je me passerais bien
Je sais c’était qu’un rêve mais j’le fais si souvent
Y a tellement de variantes la panoplie d’l’inceste
Parfois c’est un d’mes frères ou les deux ou mon père
Et plus rarement ma mère elle a surtout la place
De me morigéner me reprocher mes cris
On doit donner l’image d’une famille unie
Cette nuit c’était tout ça oui les trois à la fois
Et elle qui ne fait rien ou bien qui les soutient
Cette attitude me hante car je la sais réelle
Pourquoi tu me violes (violes)
Jusque dans mes rêves (rêves)
Même dix ans après (près)
J’y peux rien j’en crève (crève)
Je saurai jamais (mais)
Ce qui s’est passé (sé)
J’sais pas si c’est vrai (vrai)
Mais ça m’fait gerber
J’sais même pas c’qui est le pire entre les tentatives
Les phrases sales les regards mains partout sur ma peau
Les fois où j’me laisse faire fatigué d’me débattre
Ou trop faible inconscient incapable d’les repousser
Et le poids du secret devoir fermer ma gueule
Parce que si j’ose parler c’est moi qui détruirai
Cette famille idéale dans laquelle tout l’monde s’aime
Donner le bon exemple et ne pas faire de vagues
J’sais pas c’qui s’est passé et je saurai jamais
Si des gens d’ma famille m’ont touché d’cette manière
Mais si c’est arrivé j’n’ai le droit que d’me taire
C’est comme ça qu’ça fonctionne dans une famille modèle
Pourquoi tu me violes (violes)
Jusque dans mes rêves (rêves)
Même dix ans après (près)
J’y peux rien j’en crève (crève)
Je saurai jamais (mais)
Ce qui s’est passé (sé)
J’sais pas si c’est vrai (vrai)
Mais ça m’fait gerber
Avais-je quatre ans ou seize pourrais-je me souvenir
S’il n’est rien arrivé est-ce ma faute si j’y pense
Peu importent les faits j’ai pas de prise sur eux
La source de mes cauchemars climat incestueux
J’ai grandi dans cette crainte j’ai toujours cauchemardé
Je voudrais des réponses mais elles n’existent pas
J’ai la nausée j’vois flou je sais bien qu’ça passera
Et bien sûr c’est à moi que j’en veux à chaque fois
C’est moi qui me sens sale c’est moi qui me dégoûte
Mais comment mon cerveau peut m’envoyer encore
Ces images dégueulasses que je connais par cœur
J’voulais juste dormir je sens mon âme céder
Pourquoi tu me violes (violes)
Jusque dans mes rêves (rêves)
Même dix ans après (près)
J’y peux rien j’en crève (crève)
Je saurai jamais (mais)
Ce qui s’est passé (sé)
J’sais pas si c’est vrai (vrai)
Mais ça m’fait gerber
6 septembre 2025.
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