Quand le temps me balade le voyage m’accompagne
J’trébuche devant un vieil abribus de campagne
Le mot «PD» tagué en gros à l’intérieur
L’second artiste l’a entouré d’un joli cœur
La boue me ralentit la pluie me rend trop lourd
Deux heures que j’marche dans l’froid j’en ai le souffle court
J’sais pas si j’dois courir j’sais même pas quel chemin
Bordel j’me suis perdu qu’est-ce que c’est qu’ce patelin
Et donc pendant que j'pars m'éclater en concert
Le monde continue sa lente descente aux enfers
J’tourne en rond dans l’ennui et le vent me cisaille
J’vois plus rien le jour meurt je nage dans la grisaille
Les cailloux sous mes pieds sont froids comme de la glace
Enfin entre deux rues j’tombe sur la fameuse place
Un bistrot pas crado tout mignon dans son nid
Un écrin de verdure pour un petit boui-boui
J’danse ma vie pour la nuit j’perds des litres de transpi
J’remets du carburant j’ai encore pas dormi
Et donc pendant que j'pars m'éclater en concert
Le monde continue sa lente descente aux enfers
À la sortie du bar j’titube et j’désespère
J’prends tarif dans mon crâne y faut qu’j’me désaltère
Mais plus rien dans les poches je sautille comme une puce
Va falloir retrouver ce putain d’abribus
Plan affiché en grand mais j’connais pas l’adresse
Je pars d’où je vais où si seulement c’tait l’ivresse
Mais je bois toujours pas et pourtant j’suis bourré
Je vois flou j’ai la gerbe j’crois que j’vais m’effondrer
Et donc pendant que j'pars m'éclater en concert
Le monde continue sa lente descente aux enfers
Un trajet éclaté j’me suis perdu trois fois
Dans la dernière demi-heure c’est un talent je crois
Mais même en rase campagne j’ai la chance de trouver
Des panneaux des péquenots aide-moi j’veux pas crever
De retour dans la ville je suffoque c’est l’enfer
J’me guide aux abribus j’m’accroche aux réverbères
J’tiens plu’ d’bout mais pendant que j’riais en pogo
L’aut’ connard de monarque a nommé un facho
Et donc pendant que j'pars m'éclater en concert
Le monde continue sa lente descente aux enfers
Juillet et septembre 2024.
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